A Draguignan, les urgences resteront fermées la nuit pour les fêtes

Alors que les fêtes de Noël et de jour de l’An arrivent, les urgences du centre hospitalier de Draguignan sont toujours fermées à partir de 20h tous les soirs. Une situation qui dure depuis près de deux mois déjà. Sur place, la mobilisation des salariés et des élus du Var continue.

Depuis le 29 octobre 2021, les habitants de Draguignan et de toute la Dracénie ne peuvent plus se rendre aux urgences la nuit après 20h. Faute de médecins en nombre suffisant pour faire tourner le service (il n'y en a que 6 sur 18 nécessaires), il leur est demandé, sauf pour les urgences absolues, d’appeler le 15 ou de se rendre dans d’autres services d’urgences comme Fréjus ou Brignoles.

Priorité aux médecins

Une situation qui n’évoluera pas pour les fêtes. L’hôpital vient d’ailleurs de faire passer le message sur sa page Facebook, en incitant les usagers à appeler en priorité leurs médecins, et en donnant la liste des maisons médicales de garde dans le Var. 

Un appel relayé aussi par la préfecture du Var il y a quelques jours. D'autant plus que l'épidémie de Covid-19 ne cesse de progresser dans la région.

"Les établissements hospitaliers sont dans une situation extrêmement tendue. Or, les appels reçus au 15, au 18 ou au 112 ne concernent pas tous des urgences. Beaucoup de ces appels pourraient d’abord être traités par la médecine de ville. Les demandes de transports sanitaires sont aussi très importantes. Or, ces dernières doivent être réservées aux personnes qui ne sont pas en capacité de se déplacer sans prise en charge médicale. Dans cette période difficile pour tous, et spécialement pour les personnels des hôpitaux et des services de secours, chacun doit se montrer responsable", précise la préfecture dans son dernier communiqué. 

Plan d'investissement de 12 millions d'euros

Pourtant, le 16 décembre dernier, Olivier Véran, le ministre de la Santé, annonçait de 12 millions d'euros pour restructurer l'hôpital de Draguignan. Dans le cadre du Ségur de la Santé, ce financement doit permettre la rénovation des unités d’hospitalisation de chirurgie et de médecine et leur harmonisation à 15 lits.

"Une importante remise à niveau des blocs opératoires sera réalisée avec la mise en conformité des locaux, l’amélioration de l’organisation, l’intégration du bloc obstétrical et le rapprochement de l’unité de chirurgie ambulatoire. Enfin, le service des urgences et celui des soins critiques, ainsi que la prise en charge en psychiatrie et les activités médico-sociales seront également  réaménagés" précise également le document publié par l'ARS PACA.

 

En parallèle 3,8 millions d'euros seront débloqués pour désendetter l'hopital de la Dracénie. Des fonds très importants pour l'hopital central de la Dracénie, qui va donc se moderniser.

Mais pas de quoi résoudre la crise des urgences qui manque cruellement de médecins. Depuis 2 mois, il en manque plus d'une dizaine pour faire tourner normalement le service des urgences. "Ces fonds sont évidemment bienvenus, mais ils sont uniquement destinés à faire des travaux. Ce n'est pas ça qui va débloquer la crise aux urgences", regrette Frédéric Duthe. 

 

La mobilisation continue

De leur côté, les salariés ne désarment pas et continuent un mouvement de protestation lancé dès l'annonce de la fermeture nocturne des urgences.

Le collectif  "Urgences Hôpital Dracénie", constitué d’organisations syndicales (CGTCGT, FSU, Sud-Solidaires), d'associations (Ciné-débats citoyens, collectif citoyens Gilets Jaunes, LDH, Secours Populaire, CADAC) et d'organisations politiques (EELV, GRS, LFI, NPA, PCF) se réunit tous les vendredis à 20h 30 devant les urgences. Il a également organisé une manifestation en centre-ville, le samedi 4 décembre dernier.

Plus de 5000 signatures

En parallèle, le collectif entend mobiliser la population pour faire bouger les choses. Ainsi, une pétition réclamant la réouverture rapide des urgences a été lancée avec succès. En cette fin décembre, elle vient de passer la barre symbolique des 5000 signatures. " Les gens ont signé sur les marchés de Dracénie et du Haut-Var, à la gare des Arcs et sur nos lieux de travail. La population concernée par la fermeture des urgences est inquiète. Les gens ne se déplacent pas forcément aux rassemblements mais témoignent de leur inquiétude en signant et en faisant signer la pétition", explique le collectif dans un communiqué. 

 

Mobiliser la population, mais aussi les élus du territoire. "Nous avons envoyé une motionà 90 maires, à 8 députés et aux 4 sénateurs du Var" explique Frédéric Duthe, de la CGT Santé.  Selon le collectif, les conseils municipaux de Cabasse, Draguignan, Les Arcs, Lorgues, Ramatuelle, Seillans, Villecroze, La Martre, Flayosc, Tourtour, Montferrat ont voté des motions pour la réouverture des urgences. D’autres communes s’apprêtent à le faire, au fur et à mesure de la tenue des séances de conseil municipal.

Certains maires se sont aussi déplacés lors des manifestations, comme ceux de Salernes ou de Lorgues. L’AMF du Var et plusieurs députés ont pris acte de la situation. 

Mais pour l'instant, pas de réouverture des urgences en vue, faute de recrutements de médecins suffisants. 

Manifestations pendant et après les fêtes

Qu'à cela ne tienne, la mobilisation du collectif, elle, va continuer pendant, et même après les fêtes de fin d'année. 

Ce vendredi 24 décembre, "un apéritif de lutte" est prévu à 18h30 devant les urgences. "C'est symbolique, pour montrer qu'on ne lâche rien, juste avant les fêtes!", explique Frédric Duthe. La mobilisation reprendra ensuite en début d'année prochaine.

Le 4 janvier 2022, à 14h, les salariés se réuniront au rond-point de l’hôpital "pour nous souhaiter une bonne année, et surtout, la santé!" précient-ils avec ironie.
Enfin, le 11 janvier, une retraite aux flambeaux "contre un hosto en lambeaux" est prévue à partir de 18H00 dans le centre-ville de Draguignan.

 

 

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