Dans le Var, les Alpes-de-Haute Provence ou les Alpes-Maritimes... Les feux sont nombreux cet été 2022. Après les flammes, l'heure est à l'enquête. Comme à chaque fois depuis les grands incendies de 2003, celle-ci est menée par la cellule Recherches des Causes et Circonstances des Incendies. Le responsable de celle du Var nous explique son travail.

RCCI pour Recherche des causes et circonstances des incendies de forêt. Une brigade composée d’environ 25 personnels, dont des pompiers, des agents de l'Office national des forêts (ONF) et des gendarmes issus de la Cellule d’identification criminelle (CIC) du groupement de gendarmerie.

Gilet fluo sur le dos, gendarmes, pompiers et forestiers enquêtent sur les feux de forêt en appliquant à grande échelle une "méthode criminalistique", à la recherche du plus petit indice et de précieux témoignages.

Notre rôle est de déterminer l'endroit exact où l'incendie a pris. Puis de savoir s'il est naturel, accidentel ou criminel. C'est un travail de fourmi,

précise l'adjudant-chef Christophe Peigne, responsable de la RCCI du Var.

Sur les sites d'incendies "d'origine inconnue ou suspecte" rien ne doit leur échapper.

D'après l'ONF, neuf incendies sur dix sont d'origine humaine et trois sur dix en moyenne sont intentionnels. 

Petits drapeaux de couleur

Les agents utilisent de petits drapeaux pour littéralement marquer la "scène de crime".

  • Drapeaux rouges pour indiquer le chemin du feu dans son sens de propagation.
  • Drapeaux jaunes là où il était passé "à reculons".
  • Drapeaux blancs pour signaler des traces de passage humain, comme des empreintes de pas. 

    Mégots et carburant... Ou système incendiaire

Avant l'arrivée de l'équipe sur site, les pompiers ont pour consigne de "geler les lieux", soit d'éteindre le feu "avec un jet diffus" pour ne pas détruire de potentiels indices, explique le colonel Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF). 

Les agents de la RCCI, appelés sur place dès le signalement de l'incendie, déterminent
en premier lieu d'où le feu est parti. 

Outre la recherche d'indices au sol, les enquêteurs misent aussi sur les témoignages des riverains ou de promeneurs. 

 "Une à deux fois par an", la RCCI du Var tombe sur un système incendiaire, objet maison ou manufacturé qui peut provoquer un incendie avec retardement.
Chaque trouvaille est enregistrée dans une base de donnée à laquelle seule la RCCI a accès, pour ne pas "donner de mauvaises idées". 
Plusieurs départs de feu au même endroit tendent aussi à indiquer le passage à l'acte d'un pyromane.  

Une fois le rapport de la RCCI rendu au procureur de la République, il revient à la gendarmerie ou à la police d'enquêter sur l'identité du pyromane. 
Les observations de la cellule permettent par ailleurs aux pompiers de connaître les zones à risques, et d'adapter leur dispositif de surveillance, voire de positionner par avance des camions prêts pour intervention. 

Avec AFP

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