Dans le Var, un adolescent est jugé pour avoir assassiné le père de son ami

Le procès d'un adolescent s'est ouvert ce 16 janvier devant la cour d’assises des mineurs du Var. Il est accusé d’avoir tué le père d’un de ses amis en avril 2020. Cet ami, qui était le commanditaire du meurtre, a déjà été condamné à 15 ans de réclusion criminelle.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le procès d’un jeune homme d’une vingtaine d’années s'est ouvert ce lundi 16 janvier devant la cour d’assises des mineurs de Draguignan, dans le Var. Âgé de 17 ans au moment des faits, il aurait exécuté par arme à feu le père d’un de ses amis, à la demande de celui-ci, en échange d’une somme d’argent.

Son procès se tient à huis-clos et durera jusqu’à ce mercredi 18 janvier. Le fils de l'homme qui a été tué a, lui, déjà été condamné à 15 ans de réclusion criminelle en mai dernier pour complicité d'assassinat.

Les faits remontent au 24 avril 2020. En plein confinement, un homme est retrouvé gisant chez lui avec une balle dans la tête, dans sa villa du quartier aisé des Teissonnières, à Draguignan (Var). Il meurt lors du trajet qui le conduit à l'hôpital. 

Cet homme, c'est Sylvain P., la cinquantaine à peine. Grâce à plusieurs investissements immobiliers sur la Côte d’Azur qui lui assurent une rente confortable, il ne travaille plus et vit dans sa maison de Draguignan avec son fils, adolescent rebelle et difficile, et sa nouvelle compagne.

Une affaire d’héritage

Lors de l'enquête, deux suspects sont vite arrêtés : le propre fils de la victime, âgé de 15 ans à l’époque, et le prévenu, de deux ans son aîné. Ils auraient été aperçus par des voisins près du domicile familial le jour du meurtre.

Placé en garde à vue, le fils de la victime nie d’abord les faits avant de reconnaître, face aux nombreux éléments à charge, qu’il a commandité l’assassinat de son père. Selon plusieurs témoignages, son mobile était financier. L’adolescent aurait souhaité bénéficier de l’héritage laissé par son père. Les enquêteurs de la police judiciaire de Toulon découvrent même qu’il avait auparavant approché plusieurs camarades de classe pour l’exécuter.

Contrats retrouvés dans la chambre de l’adolescent à l’appui, il aurait proposé des sommes d’argent de 2.000 à 200.000 euros à chaque fois, toujours issues de l’hypothétique héritage qu’il aurait touché. Pour justifier cette volonté meurtrière, il aurait avancé auprès des potentiels tueurs à gage que son père était violent avec lui.

 Un tireur manipulé ?

C’est cet argument qui aurait convaincu le tireur présumé de passer à l’acte. Celui-ci développait secrètement des sentiments amoureux à l’égard du fils de la victime, qui lui aurait promis de s’enfuir ensemble pour vivre une nouvelle vie en Belgique et de se partager 460.000 euros, soit le prix de la villa de son père à Draguignan, une fois la tâche « effectuée ». Le fils de Sylvain P. a également fourni l’arme du crime au tireur présumé, un revolver qui se trouvait dans la demeure du défunt.

Selon l’avocat du prévenu, Maitre Laurent Latapie, son client a été influencé par le fils de la victime.

« Sylvain P. est mort essentiellement par la volonté de son fils de le voir disparaitre. Celui-ci a trouvé en mon client la personne qui allait tirer. Mon client était influençable et suivi pour cela. Celui qui l’a amené à commettre ce crime a su déceler en lui cette capacité à être manipulé, exploité, et l’a poussé au fur et à mesure à craquer et commettre cet acte. Mon client a reconnu avoir commis ce crime sous l’emprise psychologique du fils, qui l’a travaillé au corps pendant plusieurs mois pour qu’il le commette" a-t-il déclaré au micro de France 3 Côte d'Azur ce 16 janvier.

"De plus, les conditions du tir laissent penser qu’il n’a pas forcément voulu tirer, et que c’est peut-être finalement un tir accidentel plutôt qu’un assassinat. Et cette thèse n’est pas du tout inappropriée car l’expertise balistique laisse penser que c’est possible », a-t-il ajouté.

Le prévenu encourt jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle.

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information