Il est soupçonné de trafic d'espèce protégée, notamment des chardonnerets se monnayant jusqu'à 2.500 euros. Il doit en répondre devant la justice.
Le chardonneret, porte-bonheur en Afrique du Nord et prisé dans le nord de la France où il a longtemps servi dans les mines à protéger des coups de grisou, a un plumage multicolore et un très beau chant, encore plus mélodieux s'il est croisé avec un canari.
Installé dans le village de Régusse, près des gorges du Verdon, un quinquagénaire d'origine belge aimait ces oiseaux. Les enquêteurs de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage parlaient même d'une "passionné très doué". Il devra répondre devant le tribunal de Draguignan de trafic d'espèce protégée, ces oiseaux se monnayant jusqu'à 2.500 euros.
Il devra répondre de braconnage
Il est aussi poursuivi pour braconnage ou capture non autorisée d'espèce animale non domestique: enquêteurs et gendarmes avaientdécouvert chez lui en 2016 des pièges sophistiqués.
Il y avait des filets verticaux tendus entre deux haies où les oiseaux étaient attirés par des congénères en cages, et des filets posés au sol qui se rabattent, avec une ficelle allant jusqu'à sa chambre à coucher d'où il surveillait...
se souvient auprès de l'AFP un enquêteur présent lors de la perquisition. Les différents délits pour lesquels il est poursuivi, notamment l'ouverture non autorisée d'un établissement détenant des animaux d'espèces non domestiques, son exploitation et le braconnage, peuvent lui valoir jusqu'à 2 ans de prison et 150.000 euros d'amende. Pour sa défense, il a expliqué qu'il avait commencé à faire des démarches pour se mettre en règle.
Une longue enquête
L'Office national de la chasse était remonté jusqu'à lui après un contrôle chez un particulier, verbalisé pour la détention non autorisée d'oiseaux aperçus sur son balcon à Draguignan. Un rapide tour de la maison puis des comptes bancaire du trafiquant présumé avait convaincu les enquêteurs d'avoir affaire à un "gros trafic", avec d'importantes recettes non déclarées aux impôts, environ 100.000 euros par an selon une estimation de l'époque.C'est une affaire emblématique pour notre région. On fait assez régulièrement des enquêtes qui conduisent à des saisies de chardonnerets, tarins, serins ou pinsons mais là c'est une belle prise, la plus belle de ces dix dernières années
souligne-t-on à l'ONCFS.