Depuis lundi 11 décembre, le procès de trois adultes a débuté devant la cour d'assises de Draguignan dans le Var. Ils sont accusés de la mort d'un enfant de 10 ans, accompagné d'actes de torture ou de barbarie. Le procès doit se terminer ce vendredi 15 décembre.
Sur fond de huis clos familial malsain, confinement et organisation d'un "camp militaire" qui tourne mal, trois adultes sont accusés de la mort de Brayan, 10 ans. Le procès s'est ouvert le lundi 11 décembre devant la cour d'assises de Draguignan.
Tout commence en mars 2020, Sonia, 46 ans, la mère de Brayan, accepte de loger quelques jours Emilie, 32 ans, la jeune sœur de son ex-mari, et le récent compagnon de cette dernière, Arnold, 30 ans pour les dépanner. Sonia loge dans un trois-pièces à Toulon.
Cette solution, qui devait cependant être temporaire, s'éternise, puisque quelques jours plus tard, le confinement débute. Arnold prend de plus en plus d'emprise sur les deux femmes et sur les enfants : Brayan, sa sœur de 13 ans et son cousin, fils d'Emilie, âgé de 12 ans.
Emprise, "camp militaire" et déscolarisation
En mai, au moment du déconfinement progressif, les enfants ne retournent pas à l'école. Arnold, qui leur montrait beaucoup de films d'action, leur propose plutôt un "camp militaire". Les deux aînés ont assuré qu'ils étaient tous volontaires. Ils ont des noms de code, se lèvent à 4h, suivent des "cours de motivation". Ils participent également à des exercices physiques (tractions, pompes au-dessus d'une bassine d'eau...).
Pour les endurcir, Arnold les attache à une chaise et les frappe en leur disant de se libérer. Au début, les liens ne sont pas serrés, les enfants portent un casque et Arnold des gants de boxe.
Puis les exercices dégénèrent et deviennent de plus en plus violents : Arnold avait des crises violentes liées à l'alcool. Les deux femmes et les enfants se retrouvent alors tour à tour victimes et bourreaux.
Actes de torture et barbarie
La situation empire lorsque Brayan demande d'abandonner le "camp". Dans la nuit du 4 au 5 juin 2020, Sonia le conduit aux urgences. À ce moment-là, il est déjà mort d'un œdème cérébral. Il a du vomi dans les poumons et le corps couvert d'hématomes,
de traces de scarifications, de brûlures...
Dans la journée, Brayan a subi de nombreux coups et sévices, auxquels tous les autres occupants de l'appartement ont participé d'une manière ou d'une autre même si les récits des uns et des adultes fluctuent.
Selon les résultats de l'enquête, l'enfant a succombé après un coup violent à la tête, probablement porté avec une table basse. À la manœuvre toute la journée, Arnold a nié pendant toute la procédure, avoir porté le coup fatal. De son côté, il accuse plutôt Emilie.
À ce jour, les trois adultes sont accusés de meurtre accompagné d'actes de torture ou de barbarie, commis sur un mineur par ascendant ou personne ayant autorité. Le procès doit durer jusqu'à vendredi 15 décembre.
Avec AFP