Attentat du 14 juillet à Nice : les organes prélevés sur les victimes ne peuvent pas être identifiés, les familles sous le choc

Ce mardi 12 décembre, cinq familles devaient recevoir une réponse qu'elles attendaient depuis un an. Les organes prélevés sur leurs proches étaient-ils bien ceux que la médecine légale allait leur remettre ? Finalement, l'identification a été impossible. Les familles doivent rester sans réponse.

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Les familles sont sorties sous le choc de leur entrevue avec le parquet antiterroriste ce mardi 12 décembre. Depuis un an, cinq familles de victimes attendaient qu'on leur rende les organes prélevés sur leurs proches avec la certitude d'un test ADN. Mais l'identification a été impossible au vu de l'état de conservation des organes. Le temps de conservation dans le formol a été bien trop long, ça a altéré les tissus.

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Anne Gourvès se bat pour que lui soient rendus les organes prélevés sur le corps de sa fille Amie. Elle était bouleversée à l'issue du rendez-vous avec le procureur.

Cela fait 7 ans, que je me prépare à tout, au pire. Qu'un attentat peut arriver à tout moment. Depuis des mois, je me préparais en me disant oui cela correspond, ou non. Je n'avais jamais imaginé cette réponse faite aujourd'hui. Et cela nous a été annoncé avec toujours ce mépris en fait.

Anne Gourvès, mère d'une victime.

Et d'ajouter : "on a l'impression que l'institution judiciaire est contre nous. Nous réclamons le droit à la vérité, c'est tout. "

Lors de l'attaque terroriste du 14 juillet 2016, certaines personnes décédées ont subi une autopsie. Cela s'est fait sans la consultation de leur proche, y compris pour les personnes mineures. Les familles des victimes n'ont appris que très tardivement que cette autopsie avait eu lieu et qu'elle avait été suivie d'un prélèvement d'organes. Certains ne l'ont appris que lors du procès, en 2022, six ans après les faits.

Lors du procès, cette question du prélèvement des organes a pris une place importante. Anne Gourvès, la mère d'Amie, 12 ans, décédée lors de l'attentat, avait fait éclater sa colère lors de son témoignage pour signifier à la cour l'importance pour elle de retrouver sa fille, entièrement, pour faire son deuil.

"Si ce ne sont pas les organes de ma fille, ça va être un chaos, que je n'imagine même pas", avait-elle déclaré en mai dernier à France 3.

Le père d'Amie est, lui aussi, désabusé. 

"Je ne m'attendais pas à cela. Une bonne nouvelle ou un chaos en cas d'inversion... Mon premier sentiment, c'est l'étonnement. Comment après 7 ans dans le formol, ils n'aient pas pensé que faire des tests ADN n'étaient plus possibles ?" Thierry Vimal, père d'Amie âgée de 12 ans, tuée le 14 juillet 2016.

"Nous avions demandé ces tests, il y a 3 ans. Cela aurait peut-être été possible alors."

Je demande ce que sont devenus les organes de ma fille. Il va falloir faire avec.

Thierry Vimal, père d'Amie âgée de 12 ans, tuée le 14 juillet 2016

"Évidemment que nous avons failli sur ce sujet"

Des erreurs sur le plan de la médecine légale avaient été admises de la part de François Molins, procureur de la République au moment de l'attentat, et de la part du parquet antiterroriste lors des réquisitions

Alexia Dubourg, avocate générale avait alors déclaré : "Évidemment que nous avons failli sur ce sujet de l’information des familles. Évidemment que les choses auraient dû se passer différemment. Personne n’a vérifié si toutes les familles avaient été informées et c’est inadmissible. Au nom de notre institution, nous sommes sincèrement désolés d’avoir mal fait sur ce sujet. Nous savons que ça a causé beaucoup de souffrance et la colère est légitime." Elle avait pris l'engagement de donner une réponse aux familles dans l'attente.

Seul Gérald Quatrehomme, le médecin légiste en charge de l'institut médico-légal à la suite de l'attentat de Nice n'avait pas adressé "d'excuse franche et directe".

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