"Je veux montrer une belle image de l'agriculture", il fait de ses vaches laitières des stars des réseaux sociaux

Éleveur de vaches laitières dans le Var, Adrien Blua se la joue aussi influenceur. Suivi par plus de 30 000 personnes sur les réseaux sociaux, il y partage son quotidien et celui de ses Montbéliardes. Un moyen de donner à voir une agriculture qui se soucie du bien-être animal.

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Comme chaque mardi, c'était jour de marché pour Adrien Blua. Alors, comme chaque mardi, l'agriculteur de 28 ans, s'est levé à trois heures du matin. C'est une heure plus tôt que d'habitude. Et, comme chaque mardi, il a commencé par traire ses vaches, puis il a chargé sa voiture avant de partir en direction de Gareoult dans le Var, une commune située à près de 30 km de sa ferme.

"Mon quotidien, c'est une semaine variée et des journées routinières", résume Adrien Blua.

Et à ce quotidien déjà bien rythmé, l'éleveur varois ajoute des impératifs semblables à ceux des plus grands influenceurs. Parce qu'entre deux séances de traite, le jeune homme et ses vaches laitières se prêtent régulièrement au jeu de la photographie.

En train de brouter de l'herbe, couchées sur leur lit de pailles ou bien l'air fier lors de concours ici et là… Sur les réseaux sociaux, Adrien Blua donne à voir les étapes de vie de ses Montbéliardes.

"En moyenne, j'essaie de poster tous les deux à trois jours sur Instagram et Facebook", souligne l'agriculteur qui cumule au moins 30 000 abonnés, en additionnant ces deux canaux.

Être transparent 

Adrien Blua est un fils et petit-fils de paysans. Devenir éleveur de vaches laitières était une évidence pour lui, même si ce n'est pas forcément la tendance dans la région. Il est un des rares éleveurs de vaches laitières. "On n'a pas trop le climat pour ce genre d'élevage, mais c'était ce que je voulais faire parce que j'aime le contact avec les animaux. Et puis ça marche, donc tant mieux", raconte-t-il.

Et l'un des secrets de son succès réside sûrement dans sa stratégie de communication. Depuis son arrivée à "La Ferme du Vallat Sableux", au Luc-en-Provence, le Varois se plaît à jouer des réseaux sociaux. "Cela me permet surtout d'être transparent avec ma clientèle. Comme je n'ouvre jamais pas ferme au public, puisque je suis tout seul à travailler, je peux ainsi leur montrer ce qu'ils ne voient pas."

Dès son installation, Adrien Blua raconte que les clients étaient curieux d'en savoir plus sur sa façon de travailler. "Ils me demandaient comment je soignais mes vaches, comment je transformais leur lait… C'est de la curiosité, mais aussi une forme d'inquiétude. Avec tout ce qu'on entend à la télévision, les gens veulent être rassurés", analyse l'éleveur.

Sur les photos qu'il publie, on le voit ainsi proche de ses bêtes. Parfois câlin, souvent complice. "Mes vaches et moi, on forme une grande famille", assure-t-il.

"Je vais peut-être y aller en soutien plus tard"

Pour lui, être sur les réseaux sociaux permet aussi de redorer le blason de l'agriculture : "Je veux en montrer une belle image, monter qu'on fait attention au bien-être animal et à ce que les gens vont manger. Je ne dis pas que toutes les agricultures sont bonnes, mais je veux rappeler qu'il ne faut pas tout mettre dans le même panier."

C'est grave ce qu'il se passe avec le Mercosur

Adrien Blua

Éleveur de vaches laitières dans le Var

À ce titre, Adrien Blua se dit en total désaccord avec la possible signature du traité de libre-échange entre l'UE et le Mercosur. "Si ça aboutit, ça signifiera qu'en France, on se tue à suivre des normes très strictes pour finalement importer une agriculture qui n'a pas besoin de les respecter. C'est inadmissible, c'est grave ce qu'il se passe avec le Mercosur", estime le Varois.

En ce sens, il s'assure solidaire avec les mobilisations actuelles, bien qu'il n'y ait pas encore participé. "J'ai beaucoup de travail en ce moment, mais je vais peut-être y aller en soutien plus tard", précise l'éleveur. Et s'il prévoit d'y manifester son opposition à l'accord avec le Mercosur, Adrien Blua assure que sa colère ne s'arrête pas là.

"Moi, j'ai de la chance, parce que — même si je ne roule pas sur l'or — j'arrive à me dégager un petit salaire. Pour beaucoup d'autres agriculteurs, ce n'est pas le cas. Certains ne mangent pas le soir. Alors si je me mobilise, ce sera aussi pour une meilleure rémunération des paysans", informe-t-il.

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