Après le mouvement de colère des agriculteurs de France en février dernier, les annonces du ministre de l'Agriculture de l'époque avaient calmé les esprits. Entre temps, il y a eu dissolution de l'Assemblée nationale, les élections législatives anticipées et une période estivale sans gouvernement. Maintenant que le premier ministre a été nommé, les agriculteurs attendent "des actes rapides".
Les panneaux de certaines communes des Alpilles sont de nouveaux, tête en bas, et ce n'est pas par hasard. Depuis cette semaine du 30 septembre, des communes des Bouches-du-Rhône comme Saint-Rémy de Provence, Maussane-les-Alpilles, Maillane, Eyragues, ou encore les Baux-de-Provence ont de nouveau le tournis à la lecture des panneaux d'entrée de ville, puisqu'il faut les lire à l'envers.
Un mimétisme de l'action débutée à l'automne 2023 qui a préfiguré des mouvements de blocages des agriculteurs en colère un peu partout en France. Cette semaine, dans le Tarn, où avait commencé l'opération, il y a un an, des panneaux se sont retrouvés également chamboulés. Cette fois-ci, les agriculteurs ont tout bonnement échangé les panneaux de certaines villes, comme le rapportent nos confrères de France 3 Occitanie.
Colère des agriculteurs tarnais : après les panneaux renversés, des panneaux inversés https://t.co/EJKNOkigbi pic.twitter.com/qqKnOgzQzL
— France 3 Occitanie (@F3Occitanie) September 18, 2024
"Après les paroles, place aux actes"
Selon Romain Blanchard de la FDSEA 13, "si on retrace l’historique depuis novembre 2023 et janvier 2024, il y a eu tout un tas de promesses qui aujourd’hui ont été très partiellement mises en œuvre". Les agriculteurs estiment avoir été patients. "Il y a une loi qui doit être promulguée depuis deux ans, et ce n'est toujours pas fait, alors que la situation devient critique dans tous les secteurs. Vous avez vu, la météo qu'on a eue ? Dans tous les secteurs ça coince, les céréales, la vigne, les fruits et légumes n'en parlons même pas, il faut un électrochoc urgent", alerte Romain Blanchard qui explique que la colère monte.
📨communiqué de presse
— Annie Genevard (@AnnieGenevard) September 28, 2024
Dès mon installation au @Agri_Gouv j’ai souhaité rencontrer le réseau des chambres d’agriculture et les syndicats agricoles.
⤵️ pic.twitter.com/bgx3pD2loy
La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, dit être à l'écoute des syndicats agricoles, elle a rencontré ce mercredi 2 octobre les représentant de la filière viticole.
"On attend des réponses à certaines questions, on a eu quelques réponses, mais on veut aussi des actes, car il y a urgence", répète Romain Blanchard.
🚜📺 Actualité #agri | Premier rendez-vous entre Arnaud rousseau, président #FNSEA et @AnnieGenevard, Ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de la Forêt.
— La FNSEA (@FNSEA) September 25, 2024
🎙️ Pour @rousseautrocy : "nous avons abordé l'ensemble des dossiers que nous portons depuis la… pic.twitter.com/5huXePG897
2 semaines pour agir
Intempérie, crise sanitaire, traité Mercosur, Arnaud Rousseau le président de la FNSEA a rencontré le 25 septembre dernier la ministre et lui à fait part de l'urgence d'agir également. "il lui a donné 15 jours pour faire des annonces, donc pour le moment, pas de mobilisation, mais on montre qu'on reste vigilants, soit, on repart sur des promesses sans actes, et on repartira sur des actions, soit ce sont des annonces avec actes dans les semaines à venir et cela signifie que l'État a compris l'ampleur du problème et on pourra travailler", annonce Romain Blanchard.
La situation des éleveurs très alarmante
"Avec la fièvre catarrhale, les éleveurs sont dans une situation alarmante", insiste Romain Blanchard.
La fièvre catarrhale ovine est présente dans la région PACA depuis le jeudi 22 août, date à laquelle la préfecture des Hautes-Alpes a lancé une alerte. Des cas avaient été détectés dans des exploitations ovines et bovines du département. Au moins douze élevages avaient été testés positifs. La fièvre catarrhale ovine se manifeste par de la fièvre, des troubles respiratoires, une langue pendante ou encore la perte des petits en gestation et parfois par la mort des animaux. Sa détection n'entraîne pas l'abattage des bêtes, contrairement à la grippe aviaire. Elles ne sont pas transmissibles à l'homme, mais peuvent affaiblir les troupeaux, être fatales à des petits en gestation et, dans certains cas, conduire à la mort des animaux.
"On est une région d'élevages, les troupeaux vont commencer à redescendre des estives et on va se rendre compte de l'ampleur des dégâts. Il va falloir être réactifs et vacciner. Heureusement le département des Bouches-du-Rhône a co-financé l'achat des vaccins, c’est déjà une première réponse, on attend que la région se manifeste aussi. Dans les Hautes-Alpes, on est dans une zone de surveillance et de sécurité sanitaire", précise Romain Blanchard.
Autre problème soulevé par le représentant de la FDSEA 13, "les paiements de la PAC qui devaient intervenir au 16 octobre 2023, et dont certains dossiers ne sont toujours pas traités, un an après, c'est inacceptable, c'est pour cela que le mouvement pourrait repartir si des réponses rapides et concrètes ne sont pas apportées".