C'est un centre équestre qui a pourtant pignon sur rue qui est sous le feu des projecteurs. Une ponette, qui répond au nom de Happy, aurait subi des actes de cruauté devant plusieurs témoins. L'un d'eux, qui a filmé la scène, a donné l'alerte.

À Lorgues, on tombe des nues. "Le centre équestre est implanté sur la commune depuis très longtemps, on connaît très bien la directrice. On n'aurait jamais imaginé cela !"

Lorgues est situé non loin de Draguignan dans le Var et compte environ 9 000 habitants.

Et pourtant tout le monde a vu et revu la vidéo plusieurs fois depuis sa mise en ligne par l’association One Voice qui milite contre toutes les violences faites aux animaux.

Capturée, selon nos informations par un parent, la séquence est sans appel.

On y voit pendant de longues secondes qui semblent des siècles ce qui semblerait être la directrice du centre donner des coups répétés de harnais en cuir à Happy, une ponette. Un déchaînement de violence incompréhensible de la part d’une personne censée en réalité prendre soin des animaux.

D’autant plus étonnant, que les avis récents des internautes ont plutôt tendance à vanter à la fois la gentillesse de la directrice et saluer l’intérêt des activités avec des mots comme "super club" et "X est adorable !"

"Vous imaginez le spectacle donné aux enfants", s’étrangle Muriel Arnal, présidente de One Voice. "Une violence que ces mêmes enfants pourraient reproduire, une fois adulte, envers tout animal car ils l’auront vu faire !"

Lanceur d’alerte

L’affaire, qui date du 1er juillet dernier, est prise très au sérieux. C’est un lanceur d’alerte qui s’est manifesté : "ce que je peux vous dire c’est que cette personne connaît très bien les lieux", précise encore Muriel Arnal. La maltraitance visant la ponette ne serait que le révélateur d’une situation beaucoup plus grave. Chose que nous n'avons pas pu vérifier.

Photos à l’appui, le centre équestre de Lorgues offrirait un spectacle peu attrayant aux visiteurs, chevaux amaigris, box souillés. Le témoin parle d’"état délétère concernant les autres animaux sur place. Certains sont enfermés dans des box encrassés. D’autres, dans les paddocks, présentent une maigreur préoccupante - côtes apparentes, colonne vertébrale et garrot saillants. Comment pourraient-ils supporter le poids quotidien des élèves sur leur dos ?".

Contacté, le maire LR de Lorgues, Claude Alemagna a une tout autre vision des choses : "moi je ne vois pas de cruauté dans ces gestes. C'est vrai que l'animal a l'air hébété, mais ces coups de lanières sont sûrement donnés dans le cadre d'un apprentissage". Il ajoute : "je connais très bien la directrice, on l'a aidée il y a 30 ans à monter sa structure."

Violence ?

Interrogé sur cette séquence,  un autre centre équestre explique à France 3 Côte d'Azur, sous couvert d'anonymat, que, lors du dressage, il peut y avoir des coups portés à l'animal, mais avec des outils adaptés, pas une lanière en cuir, sans jamais viser la tête par exemple, ce qui semble être le cas sur la vidéo.

Chose confirmée par une cavalière à qui nous avons soumis la vidéo. "Pour moi", estime Lucie, "il faudrait dans ce cas-là utiliser des chambrières (un fouet à long manche) ou des sticks (sorte de cravache) seulement pour stimuler l'animal, mais pas le taper !"

L'histoire fait écho à un autre acte de maltraitance animale durant cet été. Lors de la fête du cheval organisée à Levens, le propriétaire d’un centre équestre avait été filmé en train de donner des coups à une jument.

Dans l’affaire de la ponette Happy, une plainte a été déposée auprès du Procureur de Draguignan, précise l'association One Voice.

Quant à la directrice du centre équestre, sollicitée par France 3 Côte d'Azur, elle est restée injoignable ce mardi 5 août.

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