VIDÉO. Cheval frappé lors d'une fête dans les Alpes-Maritimes : on vous résume la polémique en 5 actes

La fête du cheval se tenait ce week-end à Levens dans les Alpes-Maritimes. Le responsable d'un centre équestre, filmé en train de frapper un cheval, est, depuis, sous le feu des critiques. Plusieurs associations veulent déposer plainte.

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Les organisateurs se seraient bien passé d'une telle image. La traditionnelle fête du cheval de Levens, qui s'est déroulée les 29 et 30 juillet dans les Alpes-Maritimes, a été ternie par un évènement filmé et diffusé sur les réseaux sociaux. Dans cette séquence devenue virale, un homme est en train de frapper un cheval à deux reprises avec un manche de pelle. De quoi susciter de nombreuses réactions depuis lundi. France 3 Côte d'Azur revient sur cette polémique en trois actes. 

Acte 1 : un homme est filmé en train de frapper un cheval

La scène se déroule le samedi après-midi, durant la fête du cheval à Levens. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, on voit un homme tenter de faire entrer un cheval dans un camion. L'animal semble récalcitrant et l'homme lui assène des coups de bâton. Une femme tente d'intervenir et se fait bousculer. Une autre personne arrive alors et donne des coups de pied à l'animal. La vidéo devient rapidement virale, et totalise déjà 128 000 vues en quelques jours.

Face à ces violences contre le cheval, le maire de Levens décide d'intervenir pour calmer la situation. "Avec mon fils, on a calmé les choses, raconte-t-il à Nice-Matin. Je me suis occupé du gars et mon fils de la jument. Il l’a calmée et cinq minutes après, il l’a fait monter à l’arrière d’un autre camion. Tout est rentré très vite dans l’ordre". 

Acte 2 : la personne incriminée livre ses explications par communiqué 

La personne sur la vidéo est Xavier Millot, un responsable de centre équestre des Preisses de Peillon, qui accueille une quarantaine de chevaux en pension. 

Contacté par Nice-Matin, il a refusé de répondre, mais a envoyé un communiqué via un avocat lundi 31 juillet pour s'expliquer : "Au moment de l’embarquement d’une de ses juments par sa cavalière, face à l’attitude véhémente de l’animal (...), il s’est vu dans l’obligation urgente de reprendre la maîtrise de l’animal en utilisant la longe. Beaucoup de curieux se sont mis à l’invectiver et à hurler, augmentant la nervosité du cheval (...). Conscient de ce qu’un animal de 500 kg, stressé et hors de contrôle, pourrait provoquer comme accidents pour lui-même et surtout pour les autres, il s’empare du premier objet à portée de main, un manche de pelle à crottin. (...) Ne parvenant pas à le maîtriser, il se voit forcé de porter deux coups sur l’encolure. Si nous comprenons l’émoi suscité par les images sorties de leur contexte, cela ne doit pas occulter la nécessaire réactivité dans la prise de décision face à l’urgence visant à privilégier la mise en sécurité des personnes et des animaux présents."

Depuis ce week-end, les critiques à l'encontre de ce club pleuvent sur les réseaux sociaux, à tel point que l'association demande à ne pas faire d'amalgame et tente de prévenir le cyberharcèlement.

Acte 3 : des associations de défense des animaux souhaitent porter plainte

Après la diffusion de la vidéo, trois associations — la fondation Brigitte Bardot, One Voice ou encore Rien que pour eux — ont annoncé, lundi 31 juillet, leur volonté de porter plainte contre l'auteur des faits. 

Laurie Bague, présidente de Rien que pour eux, recherche des témoignages pour déposer un dossier complet contre le centre équestre : "On veut éviter que cette personne présente cet acte comme un acte isolé, explique-t-elle à France 3 Côte d'Azur. Il est gérant d'un centre équestre, c'est un très mauvais exemple pour les jeunes. Il transmet cette culture de la violence aux élèves, ce n'est pas normal. "

Le club est noté 4 étoiles sur 5 sur Google, mais les avis négatifs (surtout depuis l'affaire) sont effacés au fur et à mesure. Un commentaire, datant de plusieurs mois, mentionne la "banalisation de la violence". 

Selon la présidente de l'association Rien que pour eux, "en aucun cas, on bat un cheval qui est stressé, car ça ne fait qu’accentuer la panique du cheval. Dire que la sécurité du public était en jeu n'est pas une raison pour frapper son cheval, bien au contraire. Je sais de quoi je parle, j'ai suivi une formation pour le BFE EE (Brevet fédéral d'encadrement d'équitation éthologique) pour calmer des chevaux maltraités et stressés." 

Acte 4 : l'association One Voice porte plainte 

Mardi 1er août, l'association de défense des animaux One Voice annonçait vouloir déposer plainte contre l'homme ayant porté les coups "pour actes de cruauté, sévices graves et mauvais traitements commis par un professionnel (un facteur aggravant) sur un animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité". La plainte, en cours de rédaction, va être déposée devant le parquet de Nice ce mercredi, indique One Voice à France 3 Côte d'Azur. 

La plainte réclamera la mise en sécurité de la jument que l'on voit recevoir des coups sur la vidéo, indiquait également One Voice. "Nous souhaitons que soit mise en sécurité cette jument et qu'une enquête soit menée sur les traitements dans ce centre équestre", explique Muriel Arnal, présidente de One Voice. 

Si la plainte portée par l'association est jugée recevable, la sanction encourue est d'un an de prison et 15 000 euros d'amende pour un professionnel qui exerce ou laisse exercer, sans nécessité, des mauvais traitements envers les animaux placés sous sa garde. Sanctions qui peuvent être assorties de peines complémentaires comme la confiscation, la fermeture et l'interdiction d'exercer.

One Voice indique mercredi vouloir obtenir une "interdiction de détention d'animaux" pour le centre équestre des Preisses et une "interdiction d'exercer une activité avec des animaux" pour l'homme ayant porté les coups à la jument.  

Acte 5 : l'homme qui a frappé le cheval s'explique 

Xavier Millot, l'homme au centre de la polémique, a accepté de s'exprimer mercredi auprès de France 3 Côte d'Azur. "Ce geste, je l'ai regretté immédiatement après l'avoir fait", a confié à France 3 celui qui exerce son métier auprès des chevaux depuis une trentaine d'années et qui donne des cours d'équitation dans son centre. 

"Le souci de [la fête du cheval] de Levens, c'est qu'il y a énormément de gens à pied au milieu des chevaux et qu'il y a énormément de foule qui se promène, a-t-il expliqué. Quand [la jument] a commencé à s'exciter un petit peu, j'ai pris la longe. À ce moment-là, elle a commencé à vouloir se lever. J'ai voulu recapter son attention donc je me suis mis face à elle, j'ai commencé à faire des grands gestes – c'est ce qu'on voit un petit peu dans la vidéo. Malheureusement, il y a un moment où, quand ça ne suffit pas, il faut intervenir.

Il affirme aussi que la jument qu'il a frappée, prénommée Princesse et que les journalistes de France 3 Côte d'Azur ont pu voir à son centre équestre, "va bien" et "n'est pas traumatisée.

Le directeur de centre équestre a affirmé s'être présenté par lui-même à la gendarmerie. Il se dit disponible pour faire visiter son centre aux associations et être transparent sur ses pratiques. 

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