PHOTOS. Opération séduction à Canjuers, dans le Var, pour le canon français Caesar

Le camp de Canjuers dans le Var était le théâtre de drôles de manœuvres ce mardi 14 novembre. Sur le plus grand stand de tirs à ciel ouvert d'Europe occidental, on tire non pas pour tuer, mais pour charmer.

Le canon Caesar fait étalage de toutes ses capacités en ce mois de novembre. Dans le Var, le camp de Canjuers accueille des délégations militaires de pays déjà équipés, intéressés, ou en cours d'acquisition, de cet équipement tricolore.

Au sud du lac de Sainte-Croix, ce sont 35.000 hectares dédiés au tir. Mortier, canon, véhicules blindés et infanterie siègent dans le cirque rocailleux et presque vierge du Plan de Canjuers.

Le canon automoteur Caesar, y est, lui aussi, en démonstration. Il peut tirer jusqu'à 40 kilomètres, et existe en deux versions surmontées de son calibre de 155 mm.

Durant une vingtaine de minutes, sur le plus vaste champ de tir de cette partie de l'Europe, les camions 6x6 roues et 8x8 roues produits par le groupe français Nexter enchaînent les manœuvres rapides et les tirs réels, appuyés par un drone de reconnaissance de Thales.

Un leurre tchèque présenté

Pour protéger ces engins d'artillerie, qui peuvent peser jusqu'à 32 tonnes dans leur format le plus imposant, un objet tchèque a été présenté. Il s'agit d'un leurre gonflable du Caesar qui produit une chaleur capable de tromper les capteurs infrarouges de l'ennemi.

La démonstration était très parlante car elle a permis de concrétiser les questionnements que l'on avait, liés à l'impact sur la mise en oeuvre.

David Manunta, lieutenant-colonel belge

La Belgique, qui a engagé un partenariat stratégique d'interopérabilité avec la France en 2018, souhaite selon lui "dynamiser son artillerie".

Le pays a déjà passé un contrat pour neuf canons Caesar NG (nouvelle génération) et "des négociations seraient en cours" pour "une nouvelle commande de 19 pièces", explique le colonel belge Marc Bastin.

Un club créé

"Pour l'instant, nous ne sommes qu'avec des obusiers légers et des mortiers, donc avec l'arrivée du canon Caesar, nous redonnerons à l'artillerie belge ses lettres de noblesse", ajoute cet officier de l'état-major de l'Armée belge.

Cette démonstration se déroule dans le cadre du lancement par Nexter, société du groupe franco-allemand KNDS, du "club Caesar".

Celui-ci a pour but "d'essayer de regrouper régulièrement toute la communauté des utilisateurs du canon Caesar" afin de "partager des retours opérationnels, des difficultés, des choses à améliorer", détaille Olivier Fort, directeur général Artillerie de Nexter.

Plusieurs nations représentées dans le Var, et ayant déjà acquis le canon français, ont signé la charte fondatrice de ce club dans l'enceinte du musée de l'Artillerie, à proximité de l'école du même nom à Draguignan.

Parmi elles, la Thaïlande est l'une des signataires, elle possède 6 canons, mais aussi l'Arabie saoudite et son contingent de 132 canons, ou encore la République tchèque et la Lituanie. Des clients "prospects" européens et sud-américain étaient également présents.

"Tireur d'élite des canons"

Pour le général Lardet, le sous-chef Plan et programmes à l'état-major de l'armée de Terre, le Caesar est le "tireur d'élite des canons". Il se différencie des concurrents par "sa mobilité, sa frugalité avec assez peu de signature en matière de consommation et de signalement extérieur, et sa capacité à tirer vite, juste, et à quitter" la zone rapidement.

Pour le général français, ancien commandant de la Légion étrangère, cette capacité à se retirer vite, et qui justifie le succès du Caesar, "est l'enjeu aujourd'hui de la contre-batterie". Une terminologie qui théorise l'élimination de l'artillerie ennemie.

Le parc militaire français était doté de 76 de ces modèles au moment où la guerre en Ukraine a éclaté, et souhaite en disposer de 109 en 2030. Les Ukainiens, à qui la France a cédé ou vendu 36 Caesar pour contrer l'invasion russe, n'ont pas envoyé de représentants pour cette démonstration du "club Caesar".

Pourtant, des militaires du pays attaqué par la Russie sont bien présents en France, mais pour d'autres raisons. En Haute-Vienne, les Ukrainiens sont formés par les militaires français pur, cette fois, "venir chercher d'autres méthodes" de combat.

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