A Fréjus, le maire FN David Rachline s'oppose à la distribution de repas aux plus démunis. L'action est organisée par un centre social de Fréjus pendant le ramadan. La municipalité a gelé sa subvention en dénonçant "une optique communautariste inacceptable".
"Le problème constaté concerne spécifiquement le centre social de la Gabelle", a justifié David Racheline, jeudi 24 mai, citant ce quartier où une nouvelle mosquée, combattue par la mairie malgré plusieurs décisions de justice, a ouvert en 2016.
Au vu de l'affiche représentant un croissant islamique, du jour et de l'heure des repas proposés à la rupture du jeune chaque vendredi d'ici à la fin du ramadan, l'élu d'extrême-droite estime que la distribution est "spécifiquement orientée vers les fidèles de ce lieu". "On est véritablement dans une optique communautariste qui n'est pas acceptable", dit-il.
"Il n'y a évidemment aucune position de principe contre les "repas solidaires" et toute action en faveur des plus démunis, indépendamment de leur religion. Mais la distribution de cadeaux ne se fait pas le soir de Noël durant la messe ! La distribution de cadeaux ou le repas se font de manière totalement laïque à l'adresse de tous les habitants de la commune dans le besoin. Là c'est bien différent et explicite", a-t-il ajouté.
J'ai décidé de lancer un moratoire et de suspendre toutes les subventions de la @VilleDeFrejus à destination des centres sociaux, tant que ceux-ci n'auront pas cessé d'organiser ce type d'événements qui bafouent la laïcité et encouragent le communautarisme. Je ne cèderai pas ! pic.twitter.com/0Vj8M9KcRI
— David Rachline (@david_rachline) 22 mai 2018
Annoncée sur Twitter, la décision du maire, l'un des bras droit de Marine Le Pen, a déclenché un déluge de réactions, certains s'en félicitant, d'autres dénonçant un choix "haineux". La ville verse depuis 2014 environ 300.000 euros de subvention de fonctionnement à l'association qui gère les trois centres sociaux de la ville (aide aux devoirs, centre de loisirs...).
"Un point sera rapidement fait (...) pour s'assurer, avant toute reprise du financement, que ceux-ci ne dépassent pas le cadre précis de leurs missions en dépensant de l'argent public pour céder aux sirènes du communautarisme dans certains quartiers de la ville", a indiqué David Rachline. Le directeur général des centres sociaux de Fréjus n'était pas immédiatement joignable.