Le Conseil d'Etat a ordonné lundi au sénateur-maire FN de Fréjus (Var) David Rachline d'autoriser, à titre provisoire sous huit jours et sous astreinte de 500 euros par jour de retard, l'ouverture au public d'une mosquée récemment construite.
Le 17 septembre, le tribunal administratif de Toulon avait ordonné au maire de la commune de réexaminer dans un délai de 15 jours la demande
d'ouverture de l'édifice religieux, qu'il avait rejetée le 5 août. Or, "le maire n'a pris aucune nouvelle décision dans le délai fixé par cette ordonnance, dont la commune n'a cependant pas fait appel", note le juge des référés du Conseil d'Etat dans sa décision, consultée par l'AFP.
Evoquant une "atteinte grave et manifestement illégale" portée "aux libertés fondamentales", il pointe en outre le fait que la décision de M. Rachline de refuser l'ouverture au public de la mosquée ne pouvait être justifiée -comme il l'a fait- par la contestation des conditions dans lesquelles le permis de construire avait été accordé.
David Rachline pourra seulement revenir sur l'autorisation provisoire d'ouverture au public de la mosquée en cas d'éléments nouveaux, par exemple des décisions de justice ultérieures, a-t-on précisé au Conseil d'Etat.
L'association locale El Fath, qui avait obtenu de l'ancienne municipalité l'autorisation de construire cette mosquée, se heurte, depuis que les travaux ont été achevés en 2015, au refus de la municipalité FN de Fréjus de la laisser ouvrir.
M. Rachline avait organisé le 24 septembre une manifestation dans sa ville pour protester contre l'autorisation d'ouverture donnée ce jour-là à la mosquée. Il a également annoncé la tenue d'un référendum dans sa ville "pour ou contre une mosquée à Fréjus".
- avec AFP -