Une vidéo montrant l'hippopotame Jumbo en train de se cogner les dents contre les parois de son bassin relance la polémique. Le cirque Muller est à nouveau accusé de maltraitance envers cet animal.

Ces images ont tourné en boucle sur les réseaux sociaux. On y voit Jumbo, l'hippopotame du cirque Muller, se cogner les dents contre la paroi métallique d'un bassin. Elles ont été prises le 26 octobre à Trans-en-Provence, et partagées par l'association de protection des animaux One Voice avec le hashtag #SauvonsJumbo.

De nombreux internautes se sont offusqués des conditions de détention de cet animal, resté dehors, en plein soleil. 


Des images qui inspirent beaucoup de tristesse à Muriel Arnal, la responsable de One Voice Animal : "Jumbo est enfermé dans une remorque. Sur cette vidéo, on voit toute la souffrance endurée par cet animal". 

Ce n'est pas la première fois que l'association pointe du doigt les pratiques du cirque Muller concernant la détention des animaux. "On suit Jumbo depuis de nombreuses années. En 2019, une saisie avait déjà été ordonnée par la justice, mais elle a échoué face à la violente réaction des circassiens", assure la militante.

"Il a déjà trente ans, trente ans de captivité ! Depuis déjà trois ans, il devrait vivre une vie paisible et digne de ce nom dans un sanctuaire"

Muriel Armal, de l'association One Voice

Du côté des responsables du cirque, John Muller explique qu'il s'agit d'un comportement naturel de l'hippopotame. "Ils ont des défenses qui grandissent donc ils tapent par terre, ça les soulage. Ils peuvent autant taper sur la tôle que contre un arbre, ce sont des gestes naturels", précise le responsable animalier du cirque familial. 

Il considère subir un véritable "acharnement" de la part des militants de la cause animale. "On a eu 34 manifestations cette année devant notre établissement !", s'insurge-t-il. "On a pourtant fait venir une vétérinaire mondialement connue qui est restée deux jours à observer l'hippopotame avec une caméra thermiques des éthologues sont venus... Je respecte les conditions de vie de cet animal", ajoute John Muller. 

Relaxé partiellement par la justice

La justice a déjà tranché cette affaire en janvier 2020. L'association One Voice avait porté plainte contre le cirque pour mauvais traitement à l'encontre de Jumbo, alors que les Muller s'étaient établis près de Valence, dans la Drôme. "Le juge a considéré qu'il n'y avait pas d'acte de maltraitance et j'ai obtenu la relaxe", explique Maitre Roquain, l'avocat du cirque Muller.

En effet, la famille Muller a obtenu la relaxe pour l'infraction de mauvais traitements infligés à l'animal. Mais le cirque a été condamné par cette même audience pour maintien d'un animal sauvage dans un environnement pouvant être cause de souffrance, pour utilisation d'un mode de détention inadapté pouvant être cause de blessure ou de souffrance pour la garde d'un animal sauvage et pour exploitation irrégulière d'établissement détenant des animaux non domestiques.

Au sujet de l'association One Voice, Olivier Roquain assure qu'"ils n'ont pas la compétence en matière d'hippopotame pour juger si celui-ci est maltraité, ni la connaissance de ce qu'il se passe au quotidien chez les Muller". 

Dans un communiqué, le maire de Trans-en-Provence a indiqué que les circassiens s'étaient installés sur sa commune sans autorisation.


One Voice a déposé le 27 octobre deux plaintes auprès du parquet de Draguignan pour infraction à l'exploitation régulière du code de l'Environnement et mauvais traitements commis par un professionnel sur Jumbo et les autres animaux détenus par le cirque.

A partir de 2028, la loi interdira la détention d'animaux sauvages dans les cirques.

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