Un couple d'octogénaires retrouvé mort à Saint-Raphaël, la piste du féminicide envisagée, le 4ᵉ dans le Var cette année

Les corps sans vie de deux octogénaires ont été découverts à leur domicile de Saint-Raphaël dimanche 4 février. Le parquet de Draguignan envisage l'hypothèse d'un féminicide suivi d'un suicide. Ce serait le 4ème féminicide dans le Var depuis le début de l'année 2024.

Encore une funèbre découverte ce dimanche 5 février, dans une villa cossue du quartier de Valescure à Saint-Raphaël dans le Var

Les corps sans vie de deux octogénaires ont été découverts par un membre de la famille qui s'est rendu à leur domicile. 

"Epouse gravement malade"

La personne mise en cause était âgée de 85 ans, son épouse avait 77 ans. Le mari n’était pas connu des services de la police et de la justice. Le parquet de Draguignan envisage l'hypothèse d'un féminicide suivi d'un suicide.

"Il apparaît, selon les premiers éléments de l'enquête qui seront à confirmer, que le mari a pu tuer son épouse gravement malade et alitée avant de retourner l'arme du crime, un fusil à pompe, sur sa personne", a précisé Pierre Couttenier, procureur de la République de Draguignan dans un communiqué.

Les constatations de police technique et scientifique sont en cours, ajoute le procureur. L'enquête de flagrance a été confiée au commissariat de police de Fréjus-Saint-Raphaël, une autopsie sera prochainement pratiquée à l'institut médico-légal de Nice

Parfois aucune plainte, aucun signalement

Contacté, le procureur précise que " pour deux des affaires, celle de Saint-Raphaël et celle de Vinon-sur Verdon, il s'agit de situations pour lesquelles il n'y avait aucune plainte, aucun signalement. À chaque fois, ce sont des couples de personnes âgées qui sont en grande souffrance."

Des drames de la vieillesse et de la fin de vie dramatiques, éloignés des violences conjugales auxquelles les services de police et de justice sont confrontés. Pierre Couttenier ajoute que le parquet est mobilisé sur ces faits de violences au sein des couples une à deux fois par jour.

Alcool, arme à feu et pas de bracelet anti-rapprochement

Un nouveau drame qui s'ajoute à trois autres survenus depuis le début de l'année dans le Var.

  • 3 janvier, à Vinon-sur-Verdon : à l'issue d'une dispute, l'homme, âgé de 84 ans, a étranglé sa compagne de 75 ans. Il a été mis en examen pour meurtre. 
  • 12 janvier, à Saint-Mandrier : un homme de 66 ans a tué son ex-femme de 56 ans par arme à feu dans l'appartement qu'elle occupait avant de se suicider. Il était entré par effraction. La fédération nationale des victimes des féminicides se dit "consternée par le fait que cette nouvelle victime aurait pu et dû être protégée si son agresseur avait porté un bracelet anti-rapprochement".
  • 28 janvier à Grimaud : un homme de 33 ans a frappé sa compagne de 29 ans à de multiples reprises. Le pronostic vital de la victime est engagé. L'homme a été mis en examen pour tentative de meurtre par conjoint.
  • 2 février, à Sanary-sur-Mer : le mari, 69 ans, sous l'emprise de l'alcool, a tué sa femme de 64 ans avec une arme blanche. Les policiers étaient intervenus dans l'après-midi et avaient confisqué d'autres armes et munitions. L'épouse n'avait pas voulu déposer plainte. L'homme a été placé en garde à vue pour homicide conjugal.

14 féminicides depuis le début de l'année 2024

D'après le site feminicides.fr, un collectif qui recense les meurtres de femmes tuées par leur mari ou leur compagnon en France depuis 2016, il y aurait 14 féminicides recensés depuis le début de l'année 2024.

Voici la carte éditée française et mondiale par ce site : 

Un féminicide survient en moyenne tous les trois jours en France.

En 2022, 118 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, selon un bilan du ministère de l'Intérieur.

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