La statue de bonze grandeur nature de Johnny Hallyday sera inaugurée le 21 septembre à Fréjus. Un lieu de recueillement voulu par le club de moto HDC Desperados créé par l'artiste. Le sculpteur Olivier Delobel nous raconte la création de ce monument dédié aux fans.

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"Je voulais le voir avec un sourire !" À quelques semaines d'inaugurer son œuvre de bronze, le sculpteur Olivier Delobel sent la pression monter. Il espère que la statue grandeur nature de Johnny Hallyday saura convaincre les fans. "Je sais qu'ils sont exigeants", souligne-t-il.

La date est déjà dans les calendriers depuis plusieurs mois chez les bikers : le 21 septembre, à Fréjus (Var).

Le sculpteur aussi est exigeant. Après deux mois de façonnage, et une fois la statue finale démoulée, "eh bien, le visage ne me plaisait plus". Retour à l'envoyeur, pour quelques modifications. "Je lui ai remis des joues, modifié la mâchoire et un œil..."

Une statue pour se recueillir

C'est donc un Johnny Hallyday, en taille réelle, "même un peu plus grand en réalité", admet Olivier Delobel, que vont découvrir les fans du chanteur de rock’n’roll.

Les gens pourront ressentir son aura, voir leur idole sur scène, son visage.

Alexandre Hanan, membre des HDC Desperados

à France 3 Côte d'Azur

"Il sera en bord de plage, sur une esplanade", détaille Alexandre Hanan, membre du club de moto HDC Desperados. À défaut de pouvoir aller jusqu'à Saint-Barthélémy (Antilles françaises) pour honorer leur idole, les fans pourront ainsi retrouver "un lieu de recueillement, les gens avaient besoin de cet ancrage".

Après avoir essuyé le refus de plusieurs villes, c'est finalement celle du maire Rassemblement National David Rachline qui accepte. "C'est un passionné, quand on entre dans son bureau il y a une photo de lui avec Johnny", souligne Alexandre Hanan. Il avait donc sonné à la bonne porte.

La commune a ensuite mis la main à la pâte : "environ 50.000 euros", précise l'artiste. 

"J'ai appris à le connaître en le sculptant"

Olivier Delobel ne fait, quant à lui, pas partie de ces aficionados du chanteur décédé. "J'ai appris à le connaître en le sculptant", reconnaît-il. La mission confiée par le club de moto : le représenter lors de son concert au Parc des Princes en 1993. "Il était au summum de son art", se souvient Alexandre Hanan.

Le sculpteur visionne alors le concert, écoute les albums de Johnny, lit des livres qui lui sont consacrés : "j'aime bien faire cette démarche pour m'imprégner totalement".

Pour l'homme, qui a 25 ans de métier, façonner les visages reste sa plus grande passion. "Ce qui est le plus difficile, ce sont les mains, par exemple, ou l'écartement des jambes." Il faut prendre du recul, pour voir l'ensemble, mais surtout, s'assurer d'avoir une architecture solide.

De l'armature en fer à la statue de bronze

La statue finale, c'est le résultat d'un processus de fabrication précis et artisanal. Olivier commence par créer une armature de fer, avant de mettre "des centaines de kilos d'agile". Trente pour chaque bras par exemple. Il commence son minutieux travail de façonnage. Observateur, il n'a que le mètre 85 du chanteur en référence chiffrée. Les proportions se font ensuite via des photographies, des images visionnées. "Je savais qu'il avait les jambes fines" se souvient-il. 

Parfois, il faut tout de même se baser sur de la chaire. Celle de son frère en l'occurrence, de la même taille. "Comme Johnny, il avait été assez athlétique jeune, puis a délaissé le sport depuis quelques années". Un corps fin, mais pas totalement tonic, un compliment qui a, bien entendu, ravi son destinataire. Non rancunier, il accepte de servir de modèle.

Une fois la sculpture d'argile terminée, vient le temps des moules "en silicone, avec une coque en polyester". Le corps est alors découpé en plusieurs parties, qui seront assemblées plus tard.

C'est ensuite vers la fonderie Ilhat que l'artiste s'est tournée. Ses équipes "tirent la cire de chaque élément" sur laquelle Olivier Delobel fait encore des ajustements. Puis, un plâtre réfractaire est appliqué, passé au four plusieurs jours. Le bronze est enfin coulé à l'intérieur, puis démoulé une fois sec. Johnny prend forme, dans ses habits de concert.

Précis jusque dans les détails, le sexagénaire s'est doté d'une vraie paire de Santiags pour réaliser celles de la statue. Le chanteur est en "attitude de scène", explique pudiquement Olivier Delobel. "Je ne l'imaginais pas autrement qu'avec une guitare ou un micro", précise Alexandre Hanan.

400 motos attendues pour l'inauguration 

Si le HDC Desperados a souhaité faire naître cette statue, ça n'est pas par hasard. En 1992, c'est Johnny Hallyday lui-même qui lance le club de moto.

"Un truc entre amis", décrit Alexandre, adhérent de la première heure. L'association n'est active que quelques années puisqu'elle est finalement en sommeil à partir de 1998. Ce n'est qu'à la mort du chanteur, fin 2017, d'un cancer du poumon, que ces bikers reprennent du service. "Pour faire vivre sa mémoire, mais aussi pour accomplir des actions en faveur d'associations caritatives", explique Alexandre Hanan.

Il me tarde de découvrir la réaction des fans, ce sont des personnes qui idolâtrent beaucoup leur artiste.

Olivier Delobel, sculpteur

à France 3 Côte d'Azur

Une parade est prévue à 15h le 21 septembre dans la ville de Fréjus, "avec plus de 400 motos", détaille Alexandre Hanan. Puis, la statue sera inaugurée sur la place des Galoubets à 17h. Plusieurs concerts suivront.

"La moitié des hôtels de la ville sont déjà réservés !", prévient le motard. Il espère ainsi voir venir des admirateurs de Johnny Hallyday de toute la France, pour une statue qu'il estime être "la vraie". Celle érigée à Paris ne respecte pas, selon lui, la mémoire de son idole disparue.

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