Les fans de jeux vidéo avaient rendez-vous ce week-end à Hyères pour le festival Go Play One. Cette 8e édition a attiré 1.500 geeks sur deux jours. Ce festival illustre les grandes tendances du secteur : des jeux à la pointe de la technologie et des joueurs qui se professionnalisent.
En jeux vidéos, c'est un peu comme en musique. Il y a les indémodables. Street Fighter en fait partie. Ce jeu de combat sorti en 1987 a toujours la cote auprès des jeunes gamers d'aujourd'hui. Malgré un graphisme d'un autre âge, il captive toujours Esteban, un fan inconditionnel : "C'est un jeu intemporel, ça reste une référence, il y a encore des tournois et une certaine popularité autour de ce jeu".
Au Festival Go Play One de Hyères, les jeux rétro ont toute leur place aux côtés des dernières tendances. Le secteur est en plein essor et l'offre ne cesse de s'élargir. Inciter à jouer toujours plus et plus longtemps, c'est le leïtmotiv des fournisseurs d'accès à internet qui ont bien compris tout l'intérêt de proposer ces jeux dans leur box avec une offre adaptée pour jouer en ligne.
"On peut jouer en réseau en étant ici à Hyères, avec une autre personne qui est à l'autre bout du monde", explique François Benayoun animateur commercial chez Orange. "avec la fibre, ça évite les ralentissements ou autre, puisque le débit est beaucoup plus rapide".
Une autre tendance du secteur, c'est la professionnalisation des joueurs. Norman "GeN1us" Chatrier est l'un des joueurs les plus titrés de France. Depuis 3 ans, ce joueur pro de jeux de combat et FPS anime une émission sur la chaîne spécialisée "Game one". Il est aussi concepteur de logiciels et d'accessoires de jeux vidéo. Les jeunes font la queue sur son stand pour venir le défier.
"Aujourd'hui les tournois de jeux vidéo c'est carrément un métier, dit-il, c'est plus quelque chose qu'on fait dans une chambre ou dans une cave, c'est officiel. il y a beaucoup d'argent en jeu, ça passe sur le net et beaucoup de gens qui regardent. C'est un marché qui touche le monde entier."
L'avenir, c'est la réalité virtuelle. Avec un casque et des lunettes, le joueur se retrouve plongé corps et âme dans un autre univers pour 2.500 euros. "Il faut avoir l'espace et le budget aussi", précise Gaëtan Wyss, joueur amateur, "mais c'est sûr ça remplacera toutes les consoles demain."
A ce prix-là, ce n'est pas vraiment un jeu d'enfant. Selon les syndicats des éditeurs de logiciel de loisirs, l'âge moyen des joueurs est de 35 ans. Ce n'est pas non plus un loisir exclusivement masculin. On estime qu'il y a en France 34 millions de joueurs, et cela comptablise aussi bien l'adepte de Candy Crush sur smartphone que le gamer sur console. Et les femmes en représentent aujourd'hui 44 %.