Les gendarmes de la compagnie de Gassin Saint-Tropez sont intervenus au terme d'une longue enquête pour contrôler une entreprise, suspectée de stocker illégalement des déchets en provenance de différents chantiers. Son directeur est sorti de garde à vue, l'enquête se poursuit.
L'entreprise était suspectée de stocker illégalement des déchets de chantier et elle était dans le collimateur de la justice. Au terme d'une longue enquête, sous la direction du parquet de Draguignan, dans le département du Var, les gendarmes de la compagnie de Gassin-Saint-Tropez ont contrôlé un site surnommé à Puget-sur-Argens "la montagne des déchets".
Ils ne se sont pas déplacés pour rien.
Les déchets formaient "un véritable mur" s'étendant sur près de 7.000m2 (un grand terrain de football) et une hauteur de 15 mètres (soit un immeuble de 4 étages). En provenance de divers chantiers de la région, ils étaient déversés et stockés sur un site surnommé "la montagne des déchets" depuis plus de trois ans, sans autorisation préfectorale.
Au total depuis 2017 sur un vaste terrain situé boulevard du commerce, plus de 150 000 tonnes de gravats, béton, ou encore ferraille se seraient accumulées au lieu d'être traitées, malgré un avertissement de la commune.
Placé en garde à vue ce mardi, le gérant devait s'expliquer sur cette gestion présumée irrégulière de déchets dans une zone interdite par un plan de prévention des risques naturels. Il a été relâché ce mercredi. L'enquête se poursuit. Les résultats des investigations et perquisitions détermineront le parquet à requalifier ou pas les infractions relevées. Une quinzaine de véhicules de chantier a été saisie.
L'entreprise aurait bien obtenu une autorisation d'exploitation à l'origine, la "montagne de déchets" se serait étendue depuis bien au-delà des limites prévues. Le mis en cause a 18 mois pour remettre le terrain en état.
"Cette procédure s'inscrit dans le cadre de la protection de l'environnement dans le département du Var et bénéficie d'une attention toute particulière des forces de l'ordre et des autorités de poursuites", indique le parquet de Draguignan.
Des pratiques qui se multiplient dans le Var
En 2020, onze personnes et quatre sociétés ont été mises en examen dans le Var, tous soupçonnés d'un trafic de déblais de chantier qui durait depuis plusieurs années et révélé par des plaintes de particuliers menacés après avoir reçu des gravats, au lieu de terre végétale. Une vingtaine de sites ont été défigurés parmi lesquels des propriétés agricoles ou viticoles.