Les saisonniers manquent : en cuisine, dans les hôtels, bars et restaurants, dans les vignes... des milliers de jobs à pourvoir en PACA

D'un côté, beaucoup de postes proposés, de l'autre pas beaucoup de candidats. Dans la région Provence-Alpes Côte d'Azur qui voit déferler beaucoup de touristes, et pas que l'été, c'est devenu un vrai dilemme. Trouver du personnel, quitte à lancer parfois des SOS sur les réseaux sociaux. Mais comment expliquer une situation aussi ubuesque. France 3 Côte d'Azur a mené l'enquête.

Recherche réceptionniste désespérément ! C'est le message relayé, comme un cri de secours, par un petit hôtel du Var.

Au téléphone, Laurence, responsable de l'hébergement de cet établissement de 24 chambres, confie dépitée : "lundi dernier, notre réceptionniste nous a lâchée sans crier gare. On n'arrive pas à la remplacer !"

Et d'ajouter : "On propose pourtant un poste dont les horaires sont de 16 heures à 21 heures pour six jours de travail par semaine. Un travail qui constitue surtout à remettre les clés aux clients". Mais personne ne se précipite pour venir.

18 000 postes de serveur, 14 000 en cuisine

Un constat largement étayé par les chiffres de France-Travail, anciennement Pôle-Emploi. Ce sont ainsi 18 000 postes de serveur cafés et restaurants qui, sur toute la région PACA, n'auraient pas trouvé preneur. Dont 76,5% d'emplois saisonniers. Sont aussi très recherchés les aides de cuisine et employés polyvalents de la restauration : 14 200 emplois sont à pourvoir.

À tel point que le site France Travail vante les bienfaits des emplois saisonniers. Dans les offres disponibles relayées par le site, les chiffres diffèrent un peu, mais si l'on parle de saisonniers au sens strict, près de 400 offres de saisonniers sont présentées dans le Var et plus de 200 dans les Alpes-Maritimes.

Dans les vignes également 

Un autre secteur fait grise mine en matière de manque de main-d’œuvre, l'agriculture et le domaine de la vigne, alors que les récoltes de raisins commencent de plus en plus tôt, avec le réchauffement climatique. Régulièrement, tous les ans, les acteurs du secteur racontent leur problème à trouver des bras. La pénurie est si forte qu'un site, l'agriculture recrute, a vu le jour pour pallier le manque de vocations.

Pour d'autres professionnels du secteur, le problème dépasse la question des saisonniers. Ainsi le président de l'UMIH, Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie du Var, 

Notre problème n'est pas tant de trouver des sasonniers que du personnel tout court !

Jean Pierre Ghiribelli, président de l'UMIH 83

Jean Pierre Ghiribelli explique : "notre problème à nous, c'est de trouver du personnel déjà ! Car on ne sait pas où le loger."

Les choses ont en effet bien changé depuis le COVID : "beaucoup de gens ont redécouvert leur département, c'est comme s'il n'y avait plus de saison, on a du monde toute l'année qui fréquente nos établissements."

Très véhément, Jean Pierre Ghiribelli stigmatise le manque d'appartements, notamment dans le Var : "A Saint-Tropez, c'est impossible de loger du personnel. Les Airbnb et les locations sauvages ont tari le marché de la location, en tout cas à des prix abordables constate ce professionnel."

D'autant plus dommage, conclut le président de l'UMIH, qu'il se dit prêt lui et toute la profession à former des futurs serveurs, cuisiniers ou encore réceptionnistes.