Épilogue d'un long bras de fer entre Etat, associations, plagistes et élus. La destruction des restaurants de la plage de Pampelonne a débuté jeudi 18 octobre. Certains restaurateurs ont obtenu une nouvelle concession. Les nouveaux bâtiments seront démontés en hiver.
La plage, d'où a démarré la mode du monokini, au départ systématiquement réprimée par des gendarmes aux aguets, ne connaît pas de saison : elle attire environ 30.000 visiteurs par jour en juillet-août et à l'automne, le parking des camping-cars est plein.
Jusqu'au jour où des associations, excédées par la spéculation et la privatisation du domaine public maritime, ont intenté des recours. Les restaurants de plage n'avaient rien de simples paillottes.
L'affaire est remontée jusqu'au Conseil d'État et en 2002, la plage a été classée "espace naturel remarquable" obligeant en théorie à tout raser, jusqu'au moindre toilette public.
L'État a pris le temps, la mairie aussi. Elle a racheté progressivement des terrains sur l'arrière de la plage où des établissements, parmi les 23 retenus, vont pouvoir reconstruire en plus grand.
C'est le cas d'Indie Beach, qui passera de 110 à 186 couverts et restera ouvert dix mois de l'année, contrairement aux établissements situés sur la plage, démontables l'hiver.
"Les premiers plans de réaménagement datent d'il y a 30 ans je crois (...) ça a toujours capoté. Ce plan de réaménagement est bénéfique pour la plage de Pampelonne car beaucoup de plages seront démontées l'hiver et la plage sera beaucoup plus sauvage", estiment Raphaël Blanc et Vincent Luftman, les deux gérants.
L'appel d'offre a permis aussi l'arrivée de six nouveaux entrants dont le célèbre palace hôtel Byblos. Le seul grand groupe candidat, le casinotier Barrière qui avait perdu la plage de Shellona, est toujours en négociation face à deux autres prétendants.
L'arrivée des bulldozers, une bonne nouvelle pour l'écologie?
"Dire qu'on est contents serait exagéré. Le schéma de réaménagement de la plage est un pis-aller, un compromis que nous avons jugé acceptable et que nous n'avons pas attaqué compte tenu du contexte", répond Henri Bonhomme, de France Nature Environnement 83.