Une pétition alerte sur l'érosion et le manque de sable sur une plage de Cavalaire-sur-Mer, la mairie réagit

Début septembre, une usagère de la plage de Cavalaire-sur-Mer a lancé une pétition sur Internet pour alerter sur l'érosion préoccupante, le réensablement insuffisant et l'insalubrité du front de mer. Elle compte aujourd'hui plus de 8500 signatures. La mairie réagit et explique les raisons.

8500. C'est le nombre de signatures sur la pétition que Sylvie Tranchant, propriétaire de plusieurs biens à Cavalaire-sur-Mer, a lancé il y a une quinzaine de jours sur Internet.

Dans celle-ci, elle explique sa préoccupation face à la dégradation d'une la plage de la ville, notamment sur la parcelle qui se trouve entre l'hôtel "Alpazur" et le poste de secours du Parc.

"Aujourd'hui, il n'y a plus que des cailloux"

Sylvie, artisane en région parisienne, évoque une forte érosion de la plage, depuis une vingtaine d'années, et un recul alarmant de son trait de côte, à cause, en partie, des conditions météorologiques défavorables et des constructions édifiées sur celle-ci : "Avant, il y avait 30 à 50 mètres de plage de sable, aujourd'hui, nous avons seulement des cailloux", confie-t-elle.

Mais ce n'est pas tout, pour elle, le réensablement est insuffisant, pourtant il est bien est effectué tous les ans sur d'autres portions de la plage : "Cela fait une décennie qu'il n'y a plus d'apport de sable, les plages qui sont visibles de la route sont, elles, très bien réensablées".

De plus, le nombre de déchets, en plus de polluer, est dangereux pour les enfants, par exemple :

Tous les gens des alentours sont alors obligés de partir plus loin, c'est dommage parce que c'est une plage familiale. Les personnes âgées ne peuvent plus accéder à la plage parce qu'il n'y a plus de sable, les enfants ne peuvent plus se retrouver.

Sylvie Tranchant, propriétaire de plusieurs biens à Cavalaire-sur-Mer.

La conséquence est claire, les biens immobiliers situés aux abords de cette plage sont moins attrayants.

Plusieurs personnes alertent le maire de la commune et l'office de tourisme depuis des années mais rien n'est réalisé. Les usagers de ce front de mer demandent alors à la mairie et à la communauté de communes, à travers cette pétition, de réagir rapidement. Ils souhaitent un réensablement et un nettoyage régulier de la plage, la mise en place d'ouvrages de protection et un suivi des différentes actions menées : "Quand vous regardez les commentaires de la pétition, ça vient de partout, du Portugal, de São Paulo. Il y a plus de 8.500 signatures, c'est monté en flèche, j'espère que ça fera réagir".

Un projet long et difficile à mettre en place

La mairie tenait à réagir à cette pétition qui prend de l'ampleur chaque jour et qui fait grincer des dents le maire de Cavalaire-sur-Mer. "Je trouve que c'est très inélégant de faire une pétition comme ça, sans venir demander des explications", raconte Philippe Leonelli.

Je suis en colère parce qu'on s'en occupe et qu'on défend le sujet depuis 2016

Philippe Leonelli, maire (Divers droite) de Cavalaire-sur-Mer.

Il y a donc huit ans, la mairie lance un projet de réaménagement des infrastructures portuaires et de protection des plages. Sauf que les services de l'État retoquent cette dernière puisqu'ils estiment que la commune déploie un système de défense qui s'adresse à la protection des plages de Cavalaire mais pas celle de La Croix-Valmer.

En 2017, la compétence part à la communauté de communes, donc la mairie n'est plus compétente pour ces affaires.

"On a voulu faire quelque chose, mais malheureusement le personnel n'y était pas donc il ne s'est rien passé, jusqu'à ce que la communauté de communes commence à recruter pour redémarrer les projets", déclare le maire de Cavalaire-sur-Mer.

"Mais on part d'un projet communal à plein de projets communaux donc la communauté de communes commence à travailler sur les projets les plus avancés et n'a pas le personnel compétent pour rentrer en contact avec les services de l'État et redémarrer, donc on perd du temps".

Des travaux lancés en 2026

En 2022, Philippe Mercery de la communauté de communes reprend le dossier en main. Aujourd'hui, un maître d'œuvre a été choisi et il est en train de revoir le sujet avec les avancées imposées de l'État.

"À l’époque, le projet était basé sur une défense des littoraux grâce au géotextile, des longs sacs de sable qui se positionnent en amont du littoral et qui viennent casser la houle", explique Philippe Leonelli.

"Aujourd'hui, ils ne sont plus acceptés par l'État parce qu'ils sont souvent pénétrés par les moteurs des bateaux, ensuite des microfibres viennent proliférer, se promener dans l'eau, puis ils sont mangés par les poissons, ce qui est nocif". De plus, la loi climat et résilience, rappelle que l'eau des mers et des océans va monter, de manière inexorable, d'ici à quelques décennies et incite à réfléchir de manière intelligente à l'argent que les communes pourraient mettre pour défendre leurs littoraux.

L'idée serait alors de déposer des sacs de géotextile en fin de plage pour ne pas être percutés par des bateaux : "Ça pourrait créer une espèce de barrage et ce barrage pourrait être rempli par du sable de manière conséquente, qu'on viendrait chercher pour, ensuite, le réinjecter et élargir la plage, mais seulement en face d'endroits urbanisés comme des immeubles, pas des villas particulières parce qu'on ne pourrait plus les défendre selon l'Etat".

Le projet est en cours. La communauté de communes a rendez-vous avec les services de l'Etat, le 20 septembre prochain pour en parler et qu'ils valident le projet retenu. Les travaux seront lancés en 2026.

Autant je comprends le mécontentement, les gens se sont retrouvés cet été avec un manque de sable et ce n'est pas agréable bien évidemment, mais la manière dont c'est fait, c'est fallacieux parce que c'est de l'intérêt personnel pour sa propriété, non pas pour l'intérêt général,

Philippe Leonelli.

"On fait ce qu'on peut avec la lenteur de l'administration et des services de l'Etat. Quand je lis par exemple, j'exige le réensablement tout de suite, est-ce que cette dame sait comment ça fonctionne pour demander du réensablement ? "Un projet comme ça, entre le début et la fin, c'est 6 ans et je le déplore".

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