Pour éviter que les vagues ne viennent créer d'importants dégâts aux Saintes-Maries-de-la-Mer dans un futur proche, la digue, construite en 1984, a été toute rénovée.
La digue du port Gardian aux Saintes-Maries-de-la-Mer, en Camargue, qui protège la côte est menacée de rompre. La ville a entrepris des travaux pendant huit mois pour installer un rempart contre les vagues. Il a été inauguré ce jeudi 27 juin.
Le réchauffement climatique a des conséquences sur l'élévation du niveau de la mer. Il a augmenté de sept centimètres sur le littoral des Saintes-Maries-de-la-Mer ces vingt dernières années. Il favorise aussi la submersion marine, l'érosion du trait de côte et donc les assauts de la houle. Les fortes tempêtes qui ont lieu aujourd'hui tous les cent ans deviendront à l'horizon 2100 plus récurrentes, tous les cinq ou dix ans.
Cette installation est donc une mesure urgente pour la ville. Il y a quatre ans, un diagnostic a été réalisé par la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer pour savoir quelles étaient les faiblesses face au réchauffement climatique, là où il fallait intervenir. "Sur la digue du port Gardian, on est au centre du village. Si elle lâche, c'est directement le centre-ville des Saintes-Maries-de-la-Mer qui est exposée", nous explique Thibaut Mallet, directeur général Symadrem, syndicat mixte interrégional d'aménagement des digues du delta du Rhône et de la mer.
Une barrière d'Accropod
En 1985, un raz de marée a dévasté la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer et en 2018 un autre épisode de tempêtes a fortement sollicité et endommagé les digues. À port Gardian, une nouvelle couche d'enrochement a été posée pour consolider le front de mer. Sur la pointe, 450 Accropode, des blocs de béton de dix tonnes conçus pour résister à l'action des vagues, ont été installés. Ensemble, ils forment une barrière allant jusqu'à 9 mètres de fond.
Conçus en France depuis 1981 par Sogreah, les Accropod sont installés dans une cinquantaine de pays aujourd'hui. "À la différence des enrochements qui sont des blocs de calcaire naturel qui viennent de carrière, les Accropod sont en béton préfabriqué. On peut choisir leur volume. Leur forme particulière permet une bonne imbrication entre eux. Ça confère une bonne résistance à l'ouvrage", précise Céline De Paris, ingénieure au Symadrem. Leur durée de vie est de 50 ans.
À l'horizon 2100, 400 personnes risquent d'être touchées par l'érosion du trait de côte et 32 000 par la submersion marine dans le delta du Rhône. Pour y faire face et minimiser les conséquences, une stratégie littorale a été instaurée en 2020. L'objectif est d'assurer la robustesse de ses digues pour protéger les 100 kilomètres de côtes de la Camargue, du Grau-du-roi à Port Saint-Louis du Rhône.