Ouvert le 12 juillet dernier aux Saintes-Maries-de-la-Mer, le musée revient sur la riche histoire maritime de la ville à travers des découvertes archéologiques. Il met aussi à l'honneur une figure de la Camargue : Folco de Baroncelli.
Une découverte "de la profondeur des eaux jusqu'à la lumière des marais de la Camargue", c'est là tout l'objectif du musée des Saintes-Maries-de-la-Mer, qui a ouvert le 12 juillet dernier juste en face du port.
Avec un espace d'exposition de 800 m2 de trouvailles archéologiques, c'est un voyage dans le temps : de l'Antiquité à la période contemporaine, que propose ce nouveau lieu culturel. Giorgio Spada, archéologue et directeur de l'établissement l'affirme : "On a rajouté 3.000 ans à l'Histoire des Saintes-Maries-de-la-Mer."
Les 500 objets qui peuplent le musée proviennent directement de fouilles archéologique sous-marines, menées au large de la commune, par le département des recherches subaquatiques et sous-marines (DRASSM).
" C'est vraiment le lieu de 40 ans de recherches et de découvertes de vestiges ", atteste Giorgio Spada qui a lui même participé aux fouilles pendant de nombreuses années.
Ce musée, situé avenue Théodore-Aubanel, c'était une volonté de l'ancien maire défunt, Roland Chassain, décédé l'année dernière.
" L'idée, c'était vraiment de reprendre à la fois les collections du marquis de Baroncelli, de l'ancien musée qui portait son nom, et de mettre enfin en valeur le passé maritime de la ville", complète le directeur du musée.
Les traces d'un commerce florissant
Il y a beaucoup à dire sur l'histoire portuaire des Saintes-Marie-de-la-Mer, les nombreux vestiges retrouvés au fil des années en témoignent. "Dès l'époque romaine, c'était un grand bras navigable du Rhône. Les allers-retours des bateaux étaient incessants, ils allaient jusqu'en Allemagne", raconte l'archéologue.
Pour lui, c'est aussi au large de la côte de la capitale de la Camargue que s'effectuaient les ruptures de charges. Avant d'entrer dans le port, les bateaux trop lourds transféraient une partie de leurs marchandises sur des bateaux plus légers, qui remontaient ensuite le fleuve.
Dans le musée, les traces archéologiques de ce passé sont partout, il y a multitude d'amphores en céramique qui servaient à transporter le vin et les huiles et qui datent du VIIe avant J-C. Mais aussi de nombreuses matières premières : cuivre, bloc de marbre de Carrare provenant d'Italie, du plomb ainsi que du fer forgé.
De tous ces objets exposés, la préférence de Giorgio Spada va à la trouvaille d'une foëne. C'est une fourche utilisée pour la pêche à l'époque romaine. " Ce que je trouve magnifique c'est que cet objet a servi a quelque chose et qu'il a été égaré", raconte avec passion l'archéologue.
Mais dans le musée, il n'y a pas que des vestiges de l'Antiquité. Des objets plus contemporains comme des canons et des cloches de bateaux français et hollandais sont exposés. La Seconde Guerre mondiale a aussi donné son lot de découvertes, avec des mitrailleuses d'avions de l'armée allemande.
Baroncelli, un amoureux de la Camargue
Après avoir observé les profondeurs marines et ses vestiges, le visiteur peut découvrir un tout autre espace dédié au marquis Folco de Baroncelli, figure de la région, connu pour ses élevages de taureaux noirs.
Un autre pan de l'histoire de la ville des Saintes, qui après avoir été un grand port de commerce, a asséché plusieurs endroits du Rhône pour les dédier à l'élevage et à l'agriculture.
"Le marquis était un noble italien qui est tombé amoureux de la Camargue. Il a fait connaitre les traditions et a défendu la langue provençale, c'est aussi grâce à lui s'il y aujourd'hui un parc naturel en Camargue, il voulait préserver ce lieu naturel au maximum ", explique le directeur du musée.
L'établissement des Saintes-Maries-de-la-Mer propose aujourd'hui une exposition de nombreux objets en tout genre de sa collection : écrits, récits, peintures, gravures, etc.
Et si l'établissement culturel n'a que quelques mois, le directeur a déjà des idées pour la suite : monter une exposition temporaire en plus de la permanente d'ici l'année prochaine. Mais surtout, obtenir des autorisations pour reprendre les fouilles archéologiques, pour découvrir d'autres trésors qui enrichiront la collection de son musée.