Après des centaines d'heures de travail, la grande crèche provençale imaginée par Maxime Codou a de nouveau investi l'ancienne chapelle Saint-Jean, à la Garde-Freinet, dans le Var. Chaque année, son allure monumentale fascine.
C'est une tradition attendue par beaucoup de Provençaux.
Depuis onze ans, quand Noël approche, la chapelle Saint-Jean prend les traits d'une crèche géante. Avec ses 5 000 santons, mis en scène sur deux niveaux d'un total de 100 m², elle est l'une des plus grandes crèches de la région.
Cette œuvre monumentale avait attiré près de 35 000 visiteurs l'an passé. Cette année, elle s'est alors de nouveau emparée du petit édifice religieux depuis 30 novembre dernier et elle y restera jusqu'au 2 février prochain.
Un spectacle créé et imaginé par Maxime Codou, santonnier et enfant du pays. Toujours très attendu, ce tableau est aussi le fruit du travail minutieux d'une quarantaine de bénévoles tout au long de l'année.
Mais ce n'est pas parce que la crèche est exposée que leur tâche est terminée. Régulièrement, certaines de ces petites mains viennent voir si tout va bien. "Parfois, on a quelques retouches à faire", explique l'une d'entre elles, tout en redressant quelques éléments du décor. "On voyait le socle."
C'est une crèche immersive où le spectateur doit plonger au coeur de la Provence
Maxime CodouSantonnier
Depuis novembre, entrer dans la chapelle varoise revient alors à s'aventurer dans un village provençal miniature. Entre le clocher emblématique de Saint-Tropez, la plage avec ses pêcheurs, le bruit des vagues et le cri des mouettes, tout est fait pour plonger le spectateur dans l'ambiance.
Pour cette onzième édition, la crèche a effectivement été pensée à partir d'une peinture de 1880, représentant des scènes de vie provençales.
"C'est un travail colossal", admet Christelle Demeautis, une bénévole.
Elle raconte s'être particulièrement occupée de la fabrication des tuiles, formant le toit des traditionnelles maisons provençales :
"Pour faire ça, on réalise d'abord une plaque, à l'image d'une pâte à tarte. Ensuite, on les découpe les une après les autres puis on les met sur un socle pour les arrondir. Après tout ça avant de les cuire et on les pose une à une".
Monde agricole mis à l'honneur
Totalement construite à la main et à partir d'élément naturel, cette crèche se veut immersive.
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"Pour trouver les matières premières des décors, on va dans la nature. On ramasse du liège, quelques brindilles de messugue ou encore un peu de mousse", détaille Maxime Codou, la tête pensante de cette crèche.
Il espère ainsi faire redécouvrir aux visiteurs cette flore locale. Cette année, c'est d'ailleurs le monde agricole qui est mis à l'honneur dans son tableau. Au milieu des champs, la disposition de nombreux paysans au travail laisse à voir à des instants de vie quotidienne au XIXᵉ siècle, en Provence.
Écrit avec Alexandre Dequidt.