Ce mercredi, une centaine d'officiers de police judiciaire venus de Toulon, de Marseille et de Montpellier ont manifesté contre la réforme de réorganisation de la police judiciaire portée par Gérald Darmanin.
Ce mercredi, une lourde atmosphère pesait devant la préfecture du Var. Un cercueil et des gilets noirs accrochés à un portail plantaient le décor d’une journée de "deuil". Ce mercredi, une centaine d'officiers de police judiciaire tous vêtus de noir venus de Toulon, de Marseille et de Montpellier ont manifesté contre ce qu’ils considèrent comme la "mort de leur profession".
Dans leur viseur : la réforme de réorganisation de la police judiciaire portée par Gérald Darmanin. L’objectif étant de rassembler à l’échelle départementale les différents services de police et de les placer sous l’autorité d’un Directeur de la police nationale (DDPN), contre plusieurs actuellement.
Ainsi la PJ, sécurité publique, CRS, polices aux frontières et judiciaire ne forment plus qu’une seule et même filière. Une solution permettant d’accroître l’efficacité de la police face à une délinquance quotidienne qui ne cesse de progresser, selon le ministère de l’Intérieur.
Peur d'une régression et d'un manque d'indépendance
Les officiers venus protester y voient un risque de dilution des moyens et compétences de la PJ, ainsi que de son indépendance. "Nous voulons garder notre commandement délocalisé et zonal qui nous permet une réelle indépendance dans nos enquêtes au service des magistrats et des citoyens", a revendiqué à l’AFP Christophe Olivieri, délégué de la CGT Police à Toulon.
"Si demain, on nous enlève cette hiérarchie spécialisée et qu'on est sous les ordres d'une direction départementale, qui va avoir les quatre filières sous son commandement, d'une part, il va moins comprendre la spécialité et il va nous détourner implacablement vers d'autres missions. Et ça, on n'en veut pas", a-t-il poursuivi au micro de France 3.
De son côté, le secrétaire national de la CGT Police, Anthony Caillé, parle d’une volonté de "museler la police judiciaire", actuellement protégée "des pressions du pouvoir par une direction éloignée" des autorités politiques et administratives, rapporte l’AFP.
Alors qu’une première rencontre entre Gérald Darmanin et les cadres de la police judiciaire a eu lieu il y a moins d’un mois, de nouvelles discussions devraient être organisées pour début octobre.