Hubert Falco a été condamné par le tribunal de correctionnel de Marseille à trois ans de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité. Il a été reconnu coupable de recel de détournement de fonds publics.
Le procès du maire de Toulon (Var), Hubert Falco, a pris fin ce vendredi 14 avril. Il est condamné à trois ans de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité applicables immédiatement. Il perd ainsi ses mandats de maire et de président de la Métropole Toulon Provence Méditerranée.
L'exécution provisoire d'une peine d'inéligibilité signifie que la peine est applicable immédiatement, même en cas d'appel de sa part. Selon la procédure, après une condamnation pour inéligibilité assortie d'une exécution provisoire, le préfet du Var doit prendre un arrêté signifiant la cessation des mandats de l'élu local concerné.
La confiscation d'une somme de 55 000 euros saisie sur son compte a également été prononcée.
Soutiens politiques
Pour la présidente du tribunal correctionnel de Marseille, Céline Ballerini, le "devoir d'exemplarité a été totalement bafoué" par l'élu, ex-LR ayant rallié le camp présidentiel, qui a quitté le tribunal tête baissée et sans un mot.
Dans un communiqué conjoint publié ce vendredi soir, le président de la région Paca Renaud Muselier et le maire de Nice Christian Estrosi ont souhaité "témoigner de toute notre amitié et de toute notre estime" à "notre ami Hubert Falco".
L'homme de 75 ans était accusé de recel de détournement de fonds publics. Il aurait utilisé de l'argent public pour ses repas et faire laver ses vêtements pendant plusieurs années après avoir quitté son poste de président du département du Var (1994-2002).
64 500€ de nourriture
Selon un ex-responsable des cuisines du département, qui s'est ensuite suicidé, les repas du soir et du week-end de l'élu et son épouse étaient toujours préparés par le personnel, avec des ingrédients achetés sur le budget du conseil départemental. Ces repas et ingrédients étaient stockés dans un frigidaire dédié, d'où le nom de ce dossier : "le frigo de Falco".
"Je n'ai jamais nié que je déjeunais à la cafétéria du conseil départemental quand je montais pour y travailler", a expliqué à la barre Hubert Falco, entendu mercredi. En revanche, il a démenti fermement les accusations de repas préparés spécialement pour lui : "l'enquête a prouvé qu'avec mon épouse, on dépensait plus que la moyenne nationale pour se nourrir ! J'aime aller dans les magasins, j'aime aller acheter des légumes", s'est-il défendu.
Au total, le coût de ces repas privés sur le budget du département se serait élevé au moins à 64 500€ sur la période visée, entre 2015 et 2018. Soit 1 500 euros par mois, selon les enquêteurs.
Ses avocats avaient demandé la relaxe
Ce vendredi dans la matinée, ses avocats ont demandé la relaxe après les réquisitions du parquet. Le procureur a réclamé jeudi "de mettre fin immédiatement aux mandats électifs" du maire de Toulon. Le parquet avait qualifié cette affaire de "vrai scandale".
"Je suis blessé" à la perspective "qu'on m'enlève immédiatement ce que mes électeurs m'ont confié", a déclaré Hubert Falco après les réquisitions du parquet. Il occupe les fonctions de maire et de président de la Métropole toulonnaise depuis plus de 20 ans.
(Avec AFP)