Du 20 au 26 août 1944, les forces françaises ont lutté contre l'armée allemande pour libérer Toulon, une des batailles les plus sanglantes dans la région avec celle de Marseille.
Pointé en direction de la ville, un canon antichar allemand Pak 43 de 88 mm trône devant le mémorial du Mont Faron. C'est l'un des derniers vestiges encore sur place récupérés par les forces françaises après la bataille de Toulon qui a fait près de 10 000 morts.
Toulon, une priorité
Pour les alliés qui débarquent en Provence le port varois est une priorité. 15 000 soldats français vont encercler la ville, en majorité des unités coloniales de l'Armée B du général de Lattre de Tassigny.
"Une fois arrivés sur le Faron, ils se sont tournés vers Toulon. (...) Les Forces Françaises de l'intérieur se battaient déjà dans Toulon centre" explique Florimond Calendini, directeur du mémorial du débarquement de mémorial du débarquement de Provence.
Les soldats français peuvent compter sur l'aide de 900 résistants qui font face aux Allemands dans le centre-ville. Toulon est déjà largement touchée par des bombardements aériens américains et anglais.
Les civils durement touchés
De nombreux civils sont touchés et cet épisode a marqué les mémoires. Jeanine Paulet, avait 8 ans à cette époque, la Toulonnaise que nous avions rencontré en 2015 se souvenait bien des évènements :
"Quand on voyait bombarder Toulon, ça faisait des champignons de fumée. Il y avait des poutres qui volaient en l'air, des cheminées... C'est vrai que c'était émouvant et on savait qu'il y avait des gens qui allaient mourir, qu'il y avait des blessés, c'était atroce".
"La précision des bombardements était très relative et même si la population civile n'était pas visée, beaucoup de bombes sont tombées à côté des objectifs" précise Camille Béranger, attachée de conservation aux archives municipales de Toulon.
Des quartiers entiers rasés
Place de la Liberté, l'immeuble des Dames et le cinéma l'Éden sont en ruine. Pour Camille Béranger, attachée de conservation aux archives municipales de Toulon "à chaque alerte, les Allemands noyaient la ville sous les fumigènes. La précision des bombardements était très relative et même si la population civile n'était pas visée, beaucoup de bombes sont tombées à côté des objectifs".
La place de la Liberté, durement touchée par les bombardements, sur la carte de Toulon :
La bataille de Toulon est sanglante. Les Allemands ont reçu l'ordre de tenir jusqu'aux dernières munitions. En une semaine, on dénombre près de 2700 victimes françaises et 8 000 du côté ennemi.
Le port détruit
Le port est lui aussi complètement dévasté. Toulon a été libéré officiellement le 27 août 1944 et les navires français n'ont pu entrer dans Toulon que le 13 septembre. "Durant ce laps de temps de 15 jours, il a fallu déminer le port, enlever les carcasses de navires et restaurer les quais qui avaient été endommagés" précise Florimond Calendini.
Les Américains se serviront du port pour acheminer armes et matériel vers le front. Toulon désormais libre panse ses plaies, mais la ville restera à jamais marquée par cette bataille qui a profondément changé son visage et sa physionomie.