Trois jeunes diplômés sortis de cette école privée portugaise de La Garde, dans le département du Var, ont été inscrits au Conseil de l'Ordre, ce qui alarme deux syndicats de dentistes.
Deux syndicats de dentistes dénoncent une tricherie manifeste. En clair, ils contestent l'inscription de jeunes diplômés du Centre libre d'enseignement supérieur international (Clesi), situé à La Garde, au Conseil de l'Ordre.
Comment ne pas être choqué ?
— Pierre Schmidt (@pierresc1) 5 octobre 2017
Comment ne pas être inquiet ?
L'UD continuera coûte que coûte à défendre la... https://t.co/wzGTPgARVd
Des diplômes illégaux selon la Fédération
Patrick Solera, président de la Fédération des syndicats dentaires libéraux, le premier syndicat de la profession, a déclaré avoir été "très étonné que l'Ordre considère que ces diplômes étaient parfaitement légaux : on a obtenu la condamnation de l'école en septembre 2016".
De fait, la cour d'appel d'Aix-en-Provence avait confirmé en septembre 2016 la fermeture de la formation dentaire du Clesi, et lui avait interdit de délivrer des cours dans le cadre de ses formations d'odontologie sur le territoire français, après une condamnation similaire en première instance en septembre 2014 à Toulon.
"Leur diplôme n'est pas conforme puisque sur leurs cinq années d'études, deux l'ont été dans une école qui été condamnée", a renchéri Catherine Mojaïsky, présidente de la Confédération nationale des syndicats dentaires, deuxième syndicat chez les chirurgiens-dentistes, qui dit avoir écrit aux ministres de la Santé Agnès Buzyn et de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal.
On est sur une tricherie manifeste
poursuit Mme Mojaïsky.
Des diplômes reconnus dans toute l'Europe répond le directeur du CLESI
De son côté, le directeur du Clesi Bruno Ravaz assure que depuis la condamnation de l'école - qui lui interdit d'enseigner en France -, son cursus se déroule pendant 2 ans en Irlande, puis 3 au Portugal. "Ils ont des diplômes validés au Portugal, reconnus dans toute l'Europe", a-t-il ajouté, affirmant par ailleurs qu'une "cinquantaine" d'autres jeunes diplômés - outre les trois du Var - étaient inscrits dans d'autres départements de France au registre de l'ordre.
A ceux qui l'accusent de court-circuiter le système d'étude français, il répond que le système français est court-circuité tous les jours en Europe et qu'il est allé au bout de ses possibilités" car "si le public ne peut pas tout
faire, il faut faire de la place au privé", a-t-il poursuivi.
La réponse du Conseil de l'Ordre
L'Ordre national des chirurgiens-dentistes (ONCD) a pour sa part indiqué ne connaître "ni le nombre, ni les noms des diplômés passés par le Clesi, inscrits au tableau de l'Ordre."Le conseil national de l'ordre "ne connaît que des diplômes présentés à l'occasion de la demande d'inscription au tableau". Si ces diplômes correspondent à ceux figurant au tableau établi par la Commission européenne et à l'annexe de la directive relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles, le conseil national
de l'ordre "se trouve dans l'obligation, de par les textes, de les reconnaître", poursuit l'ONCD.
"L'ordre n'est pas habilité par les pouvoirs publics à contrôler le contenu d'une formation. Cette prérogative est du ressort exclusif de l'Etat d'origine du diplôme" ajoute-t-il.
[Édito] "Parlons Europe" et des formations et diplômes européens #Clesi @MinSoliSante @sup_recherche https://t.co/CCRExxCSSJ pic.twitter.com/sJL1CDr77n
— CDFmag (@CDFmag) 4 octobre 2017