C’est à la mi-mars, lors de l’escale à Brest, que les marins du porte-avions Charles de Gaulle ont probablement été contaminés par le coronavirus a annoncé le dimanche 19 avril le général François Lecointre, chef d'état-major des armées.
Près des deux-tiers de l'équipage du porte-avions, soit 1.046 marins sur 1.760, ont été testés positifs, mais l'origine de la contamination reste une énigme.
"On considère, on pense (...) que cette contamination s'est produite à l'escale qui a eu lieu à Brest au mois de mars (du 13 au 16 mars, ndlr)", a déclaré, dimanche 19 avril, sur France Inter, le général François Lecointre.
A Brest, entre les 13 et le 16 mars, une relève de 50 personnes est montée à bord et une centaine de marins sont descendus à terre.
Après cette escale l'équipage n'a plus été en contact avec un élément extérieur.
Si l'hypothèse de la montée du virus à bord lors de l'escale de Brest est privilégiée, "nous ne pouvons pas en avoir la certitude à 100 %", a concédé le chef d'état-major de la Marine, l'amiral Christophe Prazuck, dans le Journal du Dimanche.
Deux enquêtes, une de commandement et une épidémiologique, ont été diligentées sur la gestion de la crise d'une part, le processus de contamination du bâtiment d'autre part.
Les premiers cas de maladie Covid-19 n'ont été identifiés qu'au cours de la première semaine d'avril, soit au-delà de la durée d'incubation (quatorzaine) habituellement admise pour le virus.
Pourquoi avoir maintenu l'escale à Brest ?
Le général Lecointre a concédé que la question du maintien de l'escale à Brest s'était posée mais réitéré qu'au vu des connaissances du moment sur la propagation du virus, il n'avait pas été jugé nécessaire de l'annuler. La France n'était alors pas encore entrée en confinement."Les mesures qui ont été données d'autorisation de sortie en ville, qui semblaient à l'époque et en l'état de la connaissance du virus et de ce qui était appliqué comme règle en France à ce moment-là, et dans une région, en particulier l'Ouest breton dans lequel on n'avait aucune connaissance d'un moindre cas, paraissaient légitimes", a-t-il ajouté.
L'amiral Prazuck a précisé que le commandement avait alors demandé aux "marins qui souhaitaient débarquer, dont un tiers avaient de la famille à Brest, d'éviter la zone d'Auray (distante de 170 km, ndlr) qui était considérée comme un cluster".
Le Charles de Gaulle, revenu depuis à sa base à Toulon (Sud), devrait repartir en mission d'ici la fin juin. "Nous allons tout faire pour être en mesure de réengager le porte-avions avant l'été", a confirmé le général Lecointre.