Toulon : il ne reste plus que deux marins du Charles de Gaulle positifs au coronavirus à l'hôpital

C’est à la mi-mars, lors de l’escale à Brest, que les marins du porte-avions Charles de Gaulle avaient été probablement été contaminés par le coronavirus, selon le général François Lecointre, chef d'état-major des armées. Deux marins sont encore hospitalisés, 18 en confinement.

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Ils sont presque tous guéris. 98% des cas positifs au coronavirus du groupe aéronaval Charle De Gaulle sont sortis d'affaire. 

Il ne reste plus que deux marins à l'hôpital, dont un officier marinier en réanimation et un deuxième marin sous surveillance, 18 autres marins sont encore en confinement à Toulon, en enceinte militaire


indique le capitaine de vaisseau Eric Lavault.
Sur un nombre total de 2.400 membres d'équipage, 1.081 marins avaient été testés positifs.  "Certains sont en confinement classique chez eux", comme le reste desFrançais, et "d'autres sont sortis il y a moins de sept jours et sont sous masque chez eux" par mesure de précaution, a-t-il détaillé.
 

Contaminés, oui, mais où ?

Le 17 avril dernier, auditionnée  en visioconférence devant la commission de la défense nationale de l'Assemblée Nationale, la ministre des Armées Florence Parly rend compte de la situation de la pandémie au sein du corps armée français et révèle les chiffres : ce jour là,  2.010 marins de Charles de Gaulle et de l'ensemble du groupe aéronaval sont été testés au Covid-19. 1081 sont révélés positifs soit quasiment un sur deux.

545 d'entre eux présentent des symptômes. Tous sont sous surveillance médicale étroite" a détaillé la ministre. "24 sont hospitalisés à l'hôpital Sainte-Anne de Toulon, un est en réanimation.


Devant les députés, la ministre retrace le calendrier de la gestion de la crise. "Le mardi 7 avril, j'ai été pour la première fois informée de premiers cas symptomatiques. 36 cas, précisément. J'ai immédiatement pris la décision de mettre fin à la mission du porte-avions."

Il a été dit que le pacha du porte-avions avait souhaité interrompre la mission du groupe aéronaval lors de l'escale de Brest. Cette rumeur est fausse, affirme Florence Parly. 


La ministre coupe alors court à la polémique née la veille. Ce jeudi, sous couvert d'anonymat, un marin varois, lui-même testé positif et confiné, avait témoigné auprès de France Bleu Provence :

 L'armée a joué avec notre santé, notre vie


Selon ce marin, expliquent nos confrères, "le commandant du porte-avions aurait proposé d'interrompre la mission quand le Charles de Gaulle était en escale à Brest, entre le 13 et 16 mars. À ces dates, dit-il, plusieurs marins présentaient déjà les symptômes du Covid-19 et le Pacha aurait souhaité confiner immédiatement son équipage. Toujours selon le marin, cette proposition aurait été refusée par le ministère des Armées."

Cette information a déjà été officiellement démentie dans la journée de jeudi sur RTL par le porte-parole de la Marine nationale, le capitaine de vaisseau Eric Lavault. "Il faut que les gens comprennent qu’il est hors de question de mettre en danger un équipage".

Deux enquêtes sont en cours : une enquête de commandement afin de tirer tous les enseignements de la gestion de l'épidémie au sein du groupe aéronaval, ainsi qu'une enquête épidémiologique.
 

De 50... à plusieurs centaines de cas


Le débat s'est enflammé en quelques heures après une première communication du ministère sur les tests réalisés sur les marins ce mardi. Lors de son retour à Toulon deux jours plus tôt, le dimanche 12 avril, une cinquantaine de cas avaient été officiellement détectés à bord. Mais après la première vague de résultats, le chiffre officiel montait à 668 cas positifs, soit plus d'un tiers des effectifs du Charles de Gaulle. Le communiqué avait été mis en ligne par le ministère sur Twitter :


Ces tests se sont poursuivis sur les différents sites militaires où les marins du Charles de Gaulle et du groupe aérien embarqué ont été placés en quatorzaine.
 

 

Près de 2 000 hommes en quatorzaine

Les 1750 marins du Charles de Gaulle, et les 200 présents sur la frégate Paul Chevalier ont tous été confinés, sur différents sites : des sites militaires dédiés, Base Navale de Toulon, Base Aéronavale d'Hyères, Pôle Ecoles Méditerranée à Saint-Mandrier, ainsi que des établissements sous tutelle de l'armée.

"Il va encore y avoir des manoeuvres logistiques en fonction des résultats d'aujourd'hui", a précisé, jeudi 15 avril, le Capitaine de frégate Christine Ribbe, en charge de la communication Méditerranée. "Il va falloir ajuster, opérer des transferts pour séparer les testés positifs des testés négatifs". "On essaie de trouver de plus en plus de lieux pour que les marins aient des chambres seuls". Un dispositif a été mis en place pour permettre aux familles de déposer des colis.

Parallèlement, les opérations de désinfection ont débuté à bord du Charles de Gaulle. Elles ont été confiées conjointement au 2ème régiment de dragons de l'armée de terre et aux marins-pompiers de Toulon. 106 marins sont restés sur le porte-avions pour assurer la surveillance de ce fleuron de la marine française.

Retour anticipé au port

Le Charles de Gaulle est arrivé à son port d'attaque dimanche 12 avril en milieu d'après-midi. Le porte-avions nucléaire, mais aussi la frégate Chevalier Paul qui l'escortait, sont rentrés à Toulon avec une dizaine de jours d'avance.

Familles de marins, et presse, ont été tenus à l'écart. Tout contact entre les marins et le milieu extérieur se devait d'être évité. Le Groupe Aérien Embarqué a quant à lui rejoint ses différentes bases aéronavales, Hyères pour les hélicoptères.

Noémie Dahan était sur place pour France 2 :

:

Un peu plus tôt dans la journée de dimanche, la Préfecture Maritime a livré dans un point presse les détails de leur prise en charge. "Les marins qui présentent des symptômes seront transférés vers des lieux dédiés, en accord avec le service de santé des armées et l'hôpital militaire de Sainte-Anne", a expliqué le Capitaine de frégate Christine Ribbe, en charge de la communication. "Les marins qui n'ont pas de symptômes vont être confinés en quatorzaine".

"Il y aura des tests de dépistage pendant ce confinement. Notre objectif est que les marins rejoignent leurs foyers une fois que la situation sera clarifiée", précise la représentante de la Préfecture Maritime.
 

L'opération avait été annoncée samedi soir par le ministère des Armées dans un communiqué : "Plusieurs dizaines de cas de Covid-19 au sein du porte-avions et de son escorte justifient des mesures particulières au retour des marins en métropole".

 

Mission en Atlantique Nord écourtée

Le Charles de Gaulle devait initialement rentrer à Toulon le 23 avril, au terme de la mission Foch. Il avait quitté son port d'attache le 21 janvier et rejoint les autres composantes du groupe aéronaval en Méditerranée orientale pour renforcer la participation de la France à la lutte contre le terrorisme au sein de l’opération Chammal. Le groupe aéronaval a ensuite poursuivi sa mission en Atlantique et en Mer du Nord, en participant à plusieurs exercices avec nos alliés européens et américains.
 
Lorsqu'il a été décidé d'anticiper le retour du Charles de Gaulle, le bâtiment "était déjà en train de rentrer, il fait au plus court", a précisé le cabinet de la ministre Florence Parly, sous-entendant que cette "décision de bon sens" ne posait aucun problème sur le plan opérationnel. 
Lors de son audition devant la commission de la défense nationale ce vendredi 16 avril, Florence Parly a évoqué le mois de juin, comme échéance de retour du Charles de Gaulle en mer.

Aux Etats-Unis aussi


Le 2 avril dernier, le gouvernement américain avait refusé d’évacuer les 4 000 soldats du porte-avions USS Theodore Roosevelt où 585 marins ont été contaminés par le Covid-19 :
 Le commandant du navire, qui avait fait demi-tour pour revenir à cette base, avait alors annoncé que la contagion se développait très rapidement. "Nous ne sommes pas en guerre. Il n’y a aucune raison que des marins meurent", a alors écrit à son état-major le commandant Brett Crozier, avant d'être démis de ses fonctions.

Le vendredi 10 avril, un marin du USS Theodore Roosevelt est décédé des suites du coronavirus dans son lieu de confinement.
 
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