Jusqu'en 2010, ce fut une une institution. Un kiosque tenu par la famille Guglielmi, où on achetait le Chichi Fregi. Une Toulonnaise rêve de relancer l'activité dans son emplacement d'origine, ce qui ne semble pas d'actualité d'après la mairie.
Pour Jamila Laronze, Toulonnaise de 48 ans, mère et grand-mère, c'est sa madeleine de Proust. Un beignet, mélange de farine de blé et de pois chiches.
C'est à 7 ans qu'elle découvre cette douceur. Le Chichi Fregi, c'est son nom, ce sont quelques centimètres d'un goût qu'elle n'aura de cesse de retrouver. Aide-soignante la nuit, elle cherche le jour à trouver tous les ingrédients du beignet de son enfance.
Et elle y est parvenue. Aujourd'hui, Jamila n'a qu'une envie : en faire une activité à temps plein. Mais pas n'importe où : dans l'endroit précis où elle achetait le gâteau, cours Lafayette. Un kiosque tenu jusqu'en 2010 par la famille Guglielmi, qui a été démonté par la ville pour faire des travaux sur le cours Lafayette.
Les beignets ont été vendus ailleurs, et la famille Guglielmi a quitté la ville.
Une pétition
Jamila déborde d'énergie, et elle est obstinée : elle a travaillé beaucoup pour s'approcher au plus près de la recette d'origine. Pour elle, le Chichi Fregi doit être reconnu comme une institution toulonnaise car depuis 120 ans, il a marqué des générations et des générations.
Je suis très attristé que le chichi est disparu… avec ma grand-mère c'était notre rituel….
Une Toulonnaise sur Facebook.
La pâtisserie retrouvée grâce à sa mémoire gustative qui manifestement a trouvé son public. Pendant le marché de Noël, Jamila avait un chalet et les chichis Fregi sont partis comme des petits pains. Du coup, parce que la nostalgie a du bon en ces temps difficiles, Jamila a lancé une pétition en ligne à destination de la mairie de Toulon. Son nom ? "Le véritable Chichi Fregi Toulonnais By J.Laronze : une institution, un kiosque". Elle a déjà été signée par plus de 400 personnes.
Toulon c'est NOUS. Je ne me bats pas, je n'ai pas d'armes, seuls des mots posés sur nos maux... Les Toulonnais souffrent en ces temps difficiles, seule la Nostalgie persiste. Rendez nous nos souvenirs, Remettez nous notre kiosque, laisser nous garder au moins ça.
Jamila Laronze
Et Jamila de reprendre : un souvenir, c'est un lien, un goût, une odeur, c'est tout ça qui se rappelle à notre mémoire ! Et le Chichi Fregi, il est ancré dans la mémoire de nombreux Toulonnais. Jamila a bien été reçue à la mairie de Toulon par l'adjoint au tourisme. Manifestement, son souhait de revoir un kiosque cours Lafayette a peu de chance d'aboutir.
Personne n'empêche cette dame de monter son magasin, de prendre un fonds de commerce. D'ailleurs, un commerçant a pris une boutique non loin du cours Lafayette pour faire du Chichi Fregi et de la Cade, une galette de pois chiches ! Vraiment, personne ne l'empêche, d'ailleurs, elle avait un chalet pendant le village de Noël et elle était ravie !
Cabinet du maire de Toulon
Jamila elle, veut encore y croire. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle a lancé sa pétition !