"Agressive, injustifiée et incompréhensible", c’est par ces mots que réagit la cheffe du gouvernement italien. La France a annoncé des mesures de rétorsion envers Rome qui a refusé de faire accoster le navire transportant des migrants.
"J'ai été très marquée par la réaction agressive du gouvernement français qui est incompréhensible et injustifiée", a déclaré, devant la presse, la toute récente présidente du Conseil italien -relayée par l'Agence France-Presse-, l’équivalent de la Première ministre chez nos voisins transalpins.
Elle a toutefois assuré vouloir trouver "une solution européenne" à la question migratoire après avoir refusé toute entrée dans un port italien au bateau de SOS Méditerranée qui a transporté pendant de longues semaines 234 migrants à son bord.
Le navire a accosté ce vendredi 11 novembre 2022, à Toulon, dans le Var, dans l'enceinte de la base navale française, la plus grande de Mare Nostrum.
"Ce n'est pas intelligent de se disputer avec la France, l'Espagne, la Grèce, Malte ou avec d'autres pays. Je veux chercher une solution commune", a-t-elle souligné, tempérant certaines de ses déclarations.
Des mesures prises par Paris contre Rome
Les autorités gouvernementales des deux pays ont passé ces derniers temps à se rejeter la faute quant à l’absence d’accueil du navire qui bat pavillon norvégien. Le bateau a longtemps évolué dans les eaux italiennes avant d’arriver, ces dernières heures, dans les eaux de la Côte d’Azur.
Paris a critiqué le "choix incompréhensible" de l'Italie de ne pas accepter le navire humanitaire.
En guise de protestation, la France a décidé de suspendre "à effet immédiat" l'accueil prévu cet été de 3.500 réfugiés actuellement en Italie. La France "tirera aussi les conséquences" de l'attitude italienne sur les autres aspects de sa "relation bilatérale", a affirmé le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
L’Italie se justifie
Giorgia Meloni a pour sa part repris les justifications avancées par son ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi qui avait rétorqué à son homologue français que l'Italie avait accueilli cette année près de 90.000 migrants, alors que les pays européens qui s'étaient engagés à l'aider et à prendre en charge 8.000 personnes n'en avaient finalement accueilli que 117.
"Quelque chose ne fonctionne pas" dans la gestion européenne des migrants, a estimé Mme Meloni, soulignant qu'"il n'est écrit dans aucun accord" que l'Italie doit être "le seul port possible de débarquement en Méditerranée".
Elle a souligné que "le jour même" où a commencé le différend autour du navire Ocean Viking, l'Italie "a accueilli 600 migrants sur ses côtes". Une première brouille entre les deux pays alors que Giorgia Meloni est au pouvoir la victoire de son parti d’extrême droite lors des dernières élections italienne de septembre dernier.
-Avec AFP