Depuis quelques jours, les forces de l'ordre sont moins présentes aux frontières françaises, à Menton (Alpes-Maritimes). Un syndicat de policier dénonce cette situation sur les réseaux sociaux.
C'est un fait que nous avons observé ces derniers jours lorsque nous franchissons la frontière à Menton (Alpes-Maritimes). Dans le sens Italie/France, au poste-frontière Saint-Ludovic, il n'y a presque plus de contrôle des véhicules.
Nous l'avons remarqué à plusieurs reprises : dimanche soir, lundi après-midi (lundi soir, des agents étaient présents et contrôlaient) et mardi matin.
Ce jeudi 10 novembre, notre équipe n'a pas constaté de contrôle non plus aux poste-frontières du haut et du bas à Menton.
Une absence de contrôle dont s'est indigné le syndicat France Police, dans deux vidéos postées ce lundi sur les réseaux sociaux : la première au poste Saint-Ludovic (qui cumule plus de 35.000 visionnages) et la seconde, au point de contrôle habituellement présent à la sortie Menton de l'A8.
Même constat au poste-frontière Saint-Louis. "Il n'y a plus aucun contrôle depuis 10 jours environ", précise une personne qui habite à proximité. "Il y a juste une voiture, mais j'ai l'impression qu'elle est garée et qu'il n'y a personne dedans."
Redéploiement sur d'autres missions
"Depuis plus d'une semaine, les gendarmes mobiles et les CRS qui viennent en soutien à la PAF (police aux frontières, NDLR) ont été envoyés par le ministère sur d'autres missions", affirme Michel Thooris, le secrétaire général du syndicat France Police.
Une information confirmée par deux sources distinctes, pour qui il s'agirait d'une absence temporaire.
Résultat, selon le syndicaliste de France Police, les agents permanents de la police aux frontières n'arrivent plus à contrôler l'intégralité de la frontière franco-italienne.
On a déjà eu des baisses d'effectifs, mais on ne nous a jamais complètement enlevés les effectifs comme cela. Les collègues PAF sont écœurés et les réseaux de passeurs sont au courant.
Michel Thooris, secrétaire général du syndicat France Police
Un constat relayé par le syndicat France Police considéré comme proche de l'extrême-droite et par ailleurs minoritaire au sein des agents du ministère de l'Intérieur.
Contactée, la police nationale n'a pas souhaité répondre à nos questions.
Cet été, ce sont les Italiens qui ont quitté la frontière mentonnaise, car ils ont été "redéployés sur d'autres missions". Mais à ce moment-là, les contrôles côté français étaient toujours d'actualité.
Sur place ce jeudi, notre équipe a constaté la présence d'une dizaine de migrants aux abords du poste-frontière de Menton.
Depuis plusieurs jours donc, il n'y aurait plus de contrôle pour entrer en France.