Pour s'habiller court sans se sentir en insécurité, des Toulonnaises manifestent "Toutes en Mini"

Elles portent un mini-short, une mini-jupe et parfois un décolleté. Elles ont revendiqué leur désir de liberté vestimentaire en manifestant à Toulon samedi après-midi. Trois Toulonnaises ont monté le mouvement "Toutes en Mini", effarées par la violence que peut susciter un vêtement. 

La pression monte progressivement autour des questions vestimentaires. Le 23 septembre dernier, deux femmes se font agresser physiquement à Mulhouse parce qu’elles « portent un short trop court ». La tenue des collégiennes devient polémique, voire "républicaine", l'entrée est interdite à une femme au musée d'Orsay à cause de son décolleté. Trois Toulonnaises, excédées, décident de réagir.

Sophie, Aurélia et sa soeur Vanessa organisent un mouvement place de la liberté à Toulon, le samedi 3 octobre.

Le cortège en musique, danse et chanson, défile ensuite dans les rues piètonnes alentour. Les femmes s'expriment sur le harcèlement de rue :

"Ils te disent que t’es bonne, sexy, ce genre de choses. Ils sifflent."

" J’aurais jamais imaginé que l’on puisse régresser autant et devoir manifester pour porter des jupes et des shorts."

" Je suis là au nom de la liberté des femmes. Mon corps m’appartient, je m’habille comme je veux."

 

Leur mère, ou souvent leur grand-mère, se sont déjà battues pour cette liberté. Les fondatrices de "Toutes en Mini" constatent l'évolution des moeurs avec amertume. "On est dans une France rétrograde, on part en arrière ", regrette Aurélia, "dans les années 60-70, les femmes ont poussé les portes pour avoir le droit de s'habiller comme elles veulent (...) Aujourd'hui, en 2020, on se demander comment s'habiller pour ne pas être en insécurité !"


Sophie dénonce le laxisme autour de ces actes "Si les délinquants qui agressent des femmes à cause d'un short ne sont pas punis, évidemment, la lutte sera longue pour faire évoluer les mentalités." Et Sophie dénonce fermement le terme "tenue républicaine" employé par Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale "C'est une façon d'encourager les délinquants sexuels à justifier leurs actes."  

Mini-jupe, maxi-organisation 

Les jeunes femmes ont réussi à organiser l'événement rapidement. En une semaine, elles ont obtenu l'autorisation de la préfecture et contacté les médias. Selon elles, environ 300 personnes sont venues. Y compris des hommes. Parce qu'ils ont des filles, des femmes, des mères, ou simplement parce qu'ils sont choqués par l'atmosphère actuelle. 

Beaucoup de "sympathisants", trop éloignés pour être présents, ont envoyé des photos en robe, jupe, short, décolleté... pour participer à leur façon sur internet. De nombreux internautes demandent quand aura lieu le prochain mouvement.
Quand ? On ne sait pas encore. Où ? Ce sera à Toulon, de nouveau, avant de partir peut-être dans d'autres directions. Toutes les informations seront indiquées sur la page Facebook de "Toutes en Mini".  

Le phénomène étant national, les fondatrices aimeraient que leur mouvement soit repris sur tout le territoire français.
     
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