Trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis, en appel ont été requis mercredi à Aix-en-Provence à l'encontre d'un ancien président de l'université de Toulon, Laroussi Oueslati, condamné en février 2016 en première instance pour avoir pris part à un trafic d'inscriptions d'étudiants.
Laroussi Oueslati, ancien président de l'université de Toulon,condamné en février 2016 en première instance pour avoir pris part à un trafic d'inscriptions d'étudiants, était en appel. 3 ans de prison, dont 18 mois avec sursis, ont été requis mercredi à Aix-en-Provence
Dans ses réquisitions, l'avocat général Pierre-Jean Gaury a insisté sur "la mainmise, sur l'ensemble de l'université" exercée par M. Oueslati, qui "tenait l'ensemble des rouages, qu'il avait confisqués pour l'ensemble des prises de décision".
Il a donné en exemple la commission centrale de validation des diplômes, créée par M. Oueslati, destinée à examiner les candidatures des etudiants, "qui ne s'est jamais réunie, n'a jamais produit le moindre procès verbal".
Des avantages financiers ou en nature
Le "système, centralisé, ne fonctionnait que sur la simple volonté de M. Oueslati" et "on sait qu'il a demandé des avantages", qu'ils soient financiers, en nature ou de nature sexuelle, a lancé le magistrat, ajoutant, sur ce dernier point, que "de ce côté la M. Oueslati était particulièrement actif". Considérant que "les faits de corruption passive sont caractérisés", il a demandé des peines identiques à celles requises par le procureur de la République en première instance devant le tribunal correctionnel de Marseille. Le 26 févier 2016, M. Oueslati a condamné à deux ans de prison dont un avec sursis pour corruption passive, détournement de fonds publics et faux pour trafic d'inscriptions massives d'étudiants chinois à la rentrée universitaire 2008/2009.L'ancien président d'université avait auparavant été révoqué de ses fonctions en octobre 2009. "Il n'a définitivement pas sa place dans la fonction publique", a estimé l'avocat général, demandant de surcroît une indiction d'exercer une fonction publique durant 5 ans et 30.000 euros d'amende.
L'affaire avait commencé fin 2008 quand un maître de conférences avait porté plainte pour un "éventuel trafic de diplômes au profit d'étudiants chinois" à l'Institut d'administration des entreprises (IAE) de l'université.
Durant l'enquête, plusieurs témoignages avaient fait état "d'une augmentation exponentielle des étudiants chinois ne maîtrisant pas le français". Certains ont évoqué des contreparties: 1.000 euros au président d'Université et 2.000 pour les tenants de la filière chinoise. "Je n'ai jamais été malhonnête, je ne suis pas corrompu. J'ai commis des maladresses" mais "il n'y a jamais eu de contreparties", s'est défendu à la barre M. Oueslati.
"Je suis un homme cabossé. Mon seul espoir est d'enseigner ce que j'aime, les mathématiques", a dit le prévenu. La cour rendra son arrêt le 14 décembre.
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