Deux explorateurs urbains se sont introduits de nuit dans l'ex-frégate Duquesne en rade de Toulon dans le Var. Leurs vidéos font des milliers des vues sur YouTube. L'exploration urbaine, plus connue sous le nom Urbex, fait de plus en plus d'adeptes et ne fait pas l'unanimité.
Dans deux vidéos postées sur YouTube, de jeunes "explorateurs", s’introduisent dans la frégate lance-missiles Duquesne, ancrée dans la petite rade de Toulon, devant Saint-Mandrier dans le Var.
Le bâtiment de 158 mètres de long, mis en service en 1970, aujourd'hui désaffecté et désarmé, sert depuis 2009 de brise-lames.
Mais les protagonistes ont conscience de s’infiltrer illégalement dans le site militaire de la "petite rade" de Toulon.
"On va espérer qu’une fois dessus on n'ait pas la Marine nationale qui se pointe, parce que clairement on prend des risques"
Morgan, l'un des "explorateurs"
"Cette vidéo a été réalisée avec de l'entrainement et une grosse préparation logistique. Nous déconseillons fortement une telle expédition" écrit de son côté Clément sous sa vidéo.
6 mois de prison, 7500 euros d’amende
A la nuit tombée, les Youtubeurs embarquent dans un kayak gonflable et pagayent dans une "zone interdite à la navigation". Un délit pénal passible de 6 mois d’emprisonnement et 7.500 euros d’amende, nous a précisé un porte-parole de la Marine nationale.
"Nous n'avions aucun accord de la Marine, reconnait Morgan, mais aucun panneau de mentionnait que l'endroit est interdit et il y avait même une échelle pour monter dans le bateau qui était grand ouvert".
"Radars, lance-missiles, poste de pilotage"
A l’intérieur, les deux intrus visitent plusieurs compartiments : "la salle des radars, l’hôpital, les lance-missiles, la salle des machines, la cantine, le poste de pilotage"…
Contactée, la Marine nationale indique qu’elle "se réserve le droit de porter plainte contre les auteurs de cette vidéo mais l’essentiel à noter est la dangerosité pour eux".
"L’ex-Duquesne est une vieille coque, avec beaucoup de choses rouillées et coupantes. En pénétrant à bord malgré tous les panneaux d’interdiction, ils ont clairement pris des risques pour leurs personnes".
Tournées il y a plusieurs semaines et postées le 21 novembre dernier sur YouTube, les deux vidéos cumulent déjà près de 15.000 vues en seulement cinq jours.