La sécheresse de cet été a durement touché les terres agricoles du Var. Les oliviers n’ont pas été épargnés et leur récolte s’annonce maigre. Face à une chute vertigineuse des volumes, les oléiculteurs et les mouliniers s’inquiètent.
Signe que la météo capricieuse de ces derniers mois perturbe bien l’écosystème, du côté de Callas, près de Draguignan, la récolte des olives a déjà commencé. Elle a au moins une bonne quinzaine de jours d’avance. La sécheresse estivale a perturbé l'équilibre naturel.
Habituellement, la maturité est atteinte autour du 11 novembre. Mais là, elles sont déjà mûres…elles ont deux semaines d’avance.
Serge Berenguier Oléiculteur
Dans le monde de l’agriculture, lorsque les récoltes sont exceptionnellement précoces, c'est généralement de mauvais augure.
Les oléiculteurs défilent dans le moulin de Callas, mais leurs caisses sont bien moins remplies que les années précédentes. C’est le cas de Bernard, venu de Seillans, dont les oliviers n’ont pas répondu à ses attentes « J’ai de nombreux oliviers, mais il n’y avait absolument rien dessus. » explique-t-il.
Les oléiculteurs viennent des quatre coins du département dans ce moulin avec des caisses à moitié remplies. Comme Francine, venue du Muy, les mains pratiquement vides.
« Il y a une quinzaine d’années, c’était 200 kilos, maintenant c’est entre 80 et 100 kilos à peine ». Au fils des années, la production d’olives aurait donc chuté de plus de la moitié.
Face à cette chute de rendements exceptionnelle, peut-on parler de récoltes en péril ?
Manque d’eau, sols craquelés, la situation est particulièrement tendue dans les parcelles d’oliviers du Var. Si les arbres ne meurent pas, ils produisent beaucoup moins. Chez ce moulinier de Callas, si la trituration des olives a commencé il y a quelques jours, les volumes s'annoncent beaucoup plus faibles qu'une année normale.
Les quantités sont divisées par 3 ou par 4 par rapport à une année normale. Par rapport à l’année dernière ou à l’année d’avant.
Anthony Berenguier Moulinier et oléiculteur
L'an dernier, le moulin de Callas avait pressé plus de 300 tonnes d'olives. Pour ce millésime 2022, l'or jaune de Provence, devrait se faire beaucoup plus rare.