Pierre Audemard a perdu gros dans les incendies qui ont ravagé le Var. Ce vigneron, implanté sur la commune de Cogolin a vu près de la moitié de ses 52 hectares brûler. Il décide de lancer une cagnotte en ligne pour relancer son activité.
Son matériel, sa récolte de rouge et la moitié de son exploitation ont été ravagés par les flammes. Les incendies qui frappent le Var durant ce mois d'août 2021, n'ont pas épargné Pierre Audemard, vigneron implanté au domaine de Giscle sur la commune de Cogolin :
20% de sa récolte de rosé a également brûlé. Ses machines qui lui permettent de travailler sur son exploitation n'étaient pas totalement remboursées. Le vigneron estime que le coût des dégâts s'élève à près de deux millions d'euros. Il espère que les assurances pourront l'aider à surmonter cette catastrophe, mais pour l'instant l'exploitant reste dans l'incertitude.
Plusieurs habitations sur le domaine ont également été impactées.
40 bénévoles venus à sa rescousse
Face aux dégâts causés par cette catastrophe, 40 bénévoles sont venus aider l'agriculteur. L'objectif premier : installer des barrières autour de la production restante. En effet, les sangliers, n'ayant plus à manger dans la fôret décimée par les flammes, risqueraient de venir se nourrir sur les restants de l'exploitation.
Jérémy Pery, un habitant de la commune est venu prêter main-forte : "quand on m'a appelé, je n'ai pas hésité un seul instant", explique-t-il.
Puisque son matériel manque à l'appel, Pierre Audemard devra transporter les kilos de raisins restants auprès d'autres viticulteurs, un travail qui s'annonce très laborieux. Une cagnotte en ligne a été organisée. L'objectif est de collecter 20.000 euros pour lui venir en aide.
Pour le moment, l'agriculteur n'a pas eu de retour des fédérations viticoles.
Un cas qui n'est pas isolé
Il n'est pas le seul à avoir tout perdu.
À Grimaud, dans l'arrière-pays de Saint-Tropez, Paul Giraud, un viticulteur qui possède 25 hectares de vignes produisant du rouge, blanc et bien sûr du rosé de Provence, vin très prisé à l'export, a vu les flammes emporter tout son matériel agricole.
"Je n'ai plus de machine à vendanger, de tractopelle, de chargeur pour la vigne, de moto-faucheuse. Tout a brûlé intégralement", a t-il déploré. Avant d'ajouter : "je suis désorienté, anéanti, complètement effondré."
Plus au Nord, près du village du Luc, un autre vigneron produisant aussi du Côtes de Provence estime avoir "évité le pire". Guillaume de Chevron Villette, propriétaire du domaine de Reillanne, témoigne par téléphone auprès de l'AFP : "On a sauvé nos bâtiments, c'est le plus important. Pour le reste, c'est une catastrophe."
L'incendie le plus dévastateur de l'été
Le feu est parti lundi 16 août vers 17h45 de Gonfaron au niveau de l'aire d'autoroute des Sigues sur l'A57, à une centaine de kilomètres au nord-est de Toulon.
Le mistral soufflait fort, à 70 km/h, et a grandement participé au développement du feu. L'incendie a parcouru plus de 7.000 hectares et en a brûlé 5.000 dans cette région connue pour ses forêts et ses vignobles, selon le dernier bilan des pompiers.
Du jamais vu. "La vitesse de propagation de l'incendie est hors-norme. Normalement avec ces conditions, un feu se déplace à 1.000 mètres par heure. Là, il se déplacait et même encore cette nuit à 4.000 mètres par heure", expliquait le capitaine Olivier Pecot responsable pour le Sdis du Var.
Dans son communiqué publié ce jeudi matin, la Préfecture du Var rappelle que l’ensemble des massifs forestiers du Var est toujours placé en risque incendie très sévère ce jeudi 19 août. Leur accès est donc strictement interdit.