Il est conçu comme une "charte de bon voisinage". Limitation des jours, des heures, des distances d'épandage, le projet de décret passe très mal auprès des viticulteurs en AOC Côtes de Provence. Exemple à Besse-sur-Issole.
Sylvain Audemard nous emmène sur une de ses parcelles de vignes. Il en a 35, petites, en zône périurbaine. Celle-ci est bordée d'habitations.
"Rien que pour traiter cette parcelle, il me faudrait prévenir une trentaine de personnes !" Depuis qu'il a pris connaissance du projet de réglementation de l'épandage, le viticulteur, par ailleurs secrétaire général de la FDSEA du Var, s'arrache les cheveux.
Le projet de décret n'est pas encore officiel, mais les informations que les syndicats agricoles ont glanées ont suffi à provoquer la colère de la filière. Obligation de prévenir les voisins 12 heures avant, limitation des jours et des heures d'épandage, interdiction de traiter à moins de 10 mètres d'habitation, le viticulteur ne voit pas comment ces nouvelles règles seraient compatibles avec son activité.Samedi 13 juillet, à l'appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs du Var, plus d'une centaine d'exploitants ont manifesté sur le rond-point du Cannet-des-Maures.Nous travaillons avec le temps, du végétal, du vivant. Donc on travaille quand il faut travailler.
Au-delà de la viticulture, c'est toute la filière agricole et horticole du Var qui est inquiète face à ce projet.