Ils sont maraîchers ou viticulteurs. Et en ce début avril 2021, une vague de gel n'a pas épargné leurs exploitations. Le gouvernement a annoncé un plan d'aide d'un milliard d'euros et le représentant de l'Etat a voulu se rendre sur place pour rencontrer les sinistrés.
Les pertes sont considérables. Les vignes n'ont pas résisté aux températures polaires de ce début avril 2021. Sur les ceps, il n'y a plus guère de bourgeons. Fragiles au printemps, ils ont été "brûlés" par le froid.
Difficile d'évaluer précisément les pertes mais une chose est sûre : les futures récoltes sont d'ores et déjà compromises. Cet episode climatique exceptionnel du 6 au 8 avril, dans le département du Var, a endommagé des milliers d'hectares. Pour exemple, sur la commune de Seillons-Source-d’Argens dans la Provence Verte, le mercure est tombé à – 9,4°C.
Dans nos vignobles de #Provence, le gel a menacé parfois plus de 50% des récoltes à venir. La solidarité s'active pour soutenir nos terroirs. #Var pic.twitter.com/V7HjB57GRQ
— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2021
Pour les viticulteurs, les maraîchers, les producteurs de fruits, cet épisode est une catastrophe. Mais ils bénéficieront d'un milliard d'euros d'aides, notamment via un "fonds de solidarité exceptionnel", a annoncé le Premier ministre Jean Castex ce samedi.
L'Etat doit être à la hauteur de cette catastrophe. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Je suis venu annoncer un effort significatif de l'Etat à hauteur d'un milliard d'euros car la situation le justifie.
Une visite sur les exploitations
Ce mercredi, le préfet du Var Evence Richard a donc répondu à l'invitation de la présidente de la Chambre d'Agriculture du Var, Fabienne Joly. A l'ordre du jour : une visite de plusieurs exploitations, situées sur le secteur de Roquebrune-sur-Argens.
Accompagné des représentants des filières agricoles varoises, le représentant de l'Etat le constate lui même : plus de 20 jours après l'épisode de gel, dans les vignes, les bourgeons n'ont pas repris. Ce n'est pas une, mais deux années qui pourraient être perdues.
525 exploitations concernées dont 91% d'exploitations viticoles
Aux viticulteurs, aux maraîchers, le préfet lance un message de patience. Le constat est là, de nombreuses exploitations sont concernées, plus de 500 dans le département.
Il va falloir attendre quelques semaines voire quelques mois pour évaluer très justement les pertes effectives. La vigne peut repousser en partie, ce n'est qu'en fin d'année qu'on aura une idée très précise de la réalité de la perte. Mais dans le dispositif mis en place par le gouvernement, il y a la volonté de débloquer une certain nombre d'aides le plus vite possible.
Sébastien Perrin est arboriculteur dans la basse vallée de l'Argens.
Il explique qu'il ne faut pas se fier à l'aspect général des arbres. Il n'y a plus aucune fleur suite au gel, il n'y aura donc aucun fruit. Il évalue la perte à 100%. Pire, il redoute de ne plus avoir de clients à l'avenir.
On perd les fruits, on perd une clientèle qui s'approvisionne en circuit court. Des produits arboricoles, il y en aura peu car tout le monde a souffert du gel. Si on n'a pas de récolte, on n'a plus de clients et s'ils s'approvisionnent ailleurs, les produits seront très chers, ils ne comprendront pas. Ce sont les limites de la vente directe.
Réactivation de la cellule de crise agricole
De son côté, la Chambre d'Agriculture rappelle que dès l'épisode de gel, elle a réactivé sa cellule de crise agricole.
Un numéro est à la disposition des sinistrés : 04 94 99 75 21. Il y a aussi une adresse pour le courrier électronique où poser les questions. La voici : crise@var.chambagri.fr.
Enfin, le courrier postal est à adresser au 70, avenue du Président Wilson 83550 Vidauban.
Les viticulteurs, arboriculteurs, horticulteurs, maraîchers, pépiniéristes, autres productions sont invités à recenser leurs dégâts. De précieux conseils sont dispensés pour les déclarations d'assurance et l'obtention de subventions.