C'est un des trésors de la Provence qui est menacé par la chaleur. La lavande n'est pas épargnée par la sécheresse qui sévit dans le sud-est de la France. Dans le département du Vaucluse, la production d'huiles et de parfums y est fortement impactée.
Les épisodes de sécheresse, qui frappent à répétition le Vaucluse, ont un impact direct sur la culture de la lavande.
Jonathan Mourad, lavandiculteur depuis plus de dix ans, avait déjà dû augmenter ses prix en 2017 pour compenser deux automnes extrêmement secs. Il parcourt ses champs, qu'il ne reconnaît plus tant ils sont secs et clairsemés.
Cette perte sèche l'avait également obligé à arracher 25% de ses pieds de lavandin.
A Sault, les plants de lavande sont particulièrement affaiblis. Depuis 2017, ces terrains ont connu des déficits pluviométriques record.Aujourd'hui Jonathan Mourad constate que la moitié de ses plantations ne sont même pas arrivées à maturité, tant le manque d'eau est marqué.
Par endroits, seulement 20 mm de pluie sont tombés depuis avril.
"En 2017 déjà, sécheresse. Là on repart sur un cycle de sécheresse, c'est une année sur deux… [La lavande] ne sait plus s'adapter", déplore Jonathan.
Dans ses mains les brins de lavande se brisent, séchés avant même d'avoir été récoltés. "Il n'y a plus d'huile là-dedans", lâche-t-il.
Une baisse de production jusqu'à 50%
Les distilleries sont aussi victimes du manque d'eau et observent déjà les conséquences de la sécheresse.Pour l'ensemble de la vallée, Jérôme le responsable de la distillerie, craint une baisse de production de 20 à 50%.
Des sécheresses consécutives qui menacent les prochaines récoltes et un énorme manque à gagner pour les producteurs. Un pied de lavande n'est rentable qu'après 5 à 8 ans, il faut compter 8 à 12 ans pour le lavandin.
Possible impact sur le tourisme
Au-delà de la baisse de la production, c'est aussi la fréquentation touristique qui risque d'être impactée par la sécheresse.Les champs de lavande représentent une grande part de l'attractivité des régions qui en produisent. Comme dans les Alpes de Haute-Provence, où le nombre de touristes dans les champs de lavande a augmenté de manière constante depuis 10 ans.
Iconiques, ces étendues violettes ont déjà disparues à certains endroits.