Une commerçante d'une zone commerciale du grand nord d'Avignon, souhaite rencontrer le "référent gilets jaunes" du Vaucluse, pour lui expliquer la situation difficile à laquelle sont confrontés les petits commerçants depuis le début des blocages. Tout en exprimant son soutien aux gilets jaunes.
Une boutique vide de clients
Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, le 17 novembre dernier, les ronds-points d'accès aux zones commerciales d'Avignon nord sont bloqués par les gilets jaunes. Ils font passer les voitures au compte gouttes.A Buld'Air, Ghislaine fait partie de la petite quarantaine d'artisans commerçants qui côtoient les grandes enseignes de ce centre commercial. Elle y tient une petite boutique de déco et d'habillement, et emploie trois personnes..
Mais après plus d'une semaine de barrages filtrants, Ghislaine se retrouve sans clients, avec "99% de chiffre d'affaires en moins". Et cela à un mois à peine des fêtes de fin d'année, décembre étant la période la plus propice pour le commerce.
"Je suis à ce jour dans l'expectative et ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir", écrit-elle, après s'être longuement présentée.Je jongle avec les jours de congés pour éviter tant que je peux, une mise au chômage technique de mes employées.
"Ne vous méprenez pas. Je ne suis pas née une cuillère d'argent dans la bouche.
Jointe par téléphone, l'artisan commerçante explique avoir bien tenté de dialoguer avec les gilets jaunes, mais "lorsqu'on va les voir, il n'y a personne qui commande, il n'y a pas de chef. Ce sont des discussions intéressantes, mais qui n'en finissent pas".Les débuts sur le centre ont été difficiles. Il a fallu le temps au temps, il a fallu tenir.
Dans sa lettre adressée au référent, Ghislaine raconte combien elle est solidaire des gilets jaunes :
Ghislaine, comme ses collègues professionnels, souhaite rencontrer le référent "afin d'échanger et de voir comment continuer votre combat en évitant de nous laisser mourir à petit feu, nous "petits" commerçants et indépendants".Comme vous, je pense que cela suffit d'être taxé à outrance, méprisé par des politiciens d'en haut qui depuis 40 ans, à part conserver leurs privilèges, pérennisent un système qui peut nous broyer à tous moments...
Par réseau social interposé, Ghislaine a donc demandé au référent du Vaucluse une rencontre mercredi prochain, directement au centre commercial où elle exerce. "Il est bien probable que d'autres commerçants seront présents" pour ce moment d'échanges et de discussion.