Molesté à coups de pieds dans la cour de promenade du centre pénitentiaire d'Avignon-Le-Pontet (Vaucluse), un détenu a été évacué vendredi en hélicoptère vers l'Hôpital Nord de Marseille. Le syndicat FO Justice met en cause la surpopulation carcérale.
L'information, de source syndicale, fait état d'une bagarre ultra-violente entre détenus au centre pénitentiaire d'Avignon-Le-Pontet (Vaucluse). Sur les réseaux sociaux, une vidéo tournée depuis l'intérieur de la prison, semble confirmer les événements, mais nous avons choisi de ne pas la relayer.
ll est 16H30 ce vendredi 3 février, dans la cour de promenade de la Maison d'arrêt-Hommes 2, lorsque deux détenus s'en prennent sauvagement à un troisième. A terre, l'homme reçoit des coups de pieds dans la tête. Les surveillants donnent l'alerte. C'est dans un état très grave qu'il sera évacué, par hélicoptère, vers l'Hôpital Nord de Marseille.
Montée de la violence carcérale dans l'établissement
Un drame qui n'est pas sans rappeler qu'il y a 6 mois jour pour jour, dans le bâtiment voisin, un détenu était poignardé à mort. "Cela fait des semaines que l'on alerte, mais l'irrémédiable s'est déjà produit. On est plus dans l'alerte mais dans l'urgence à agir", clame Jessy Zagari.
Le délégué régional du syndicat FO-Justice PACA-Corse rapporte que les bagarres entre détenus se multiplient, "règlements de compte, racket, violences avec armes artisanales" et pointe du doigt la promiscuité en cellule. "Au 1er janvier, le taux d'occupation du centre pénitentiaire était de 164%" explique-t-il, "c'est-à-dire que nous avons 646 détenus pour 394 places !"
La surpopulation carcérale est la première violence dans notre établissement.
Jessy Zagari, délégué régional FO-Justice PACA-Corse
Les surveillants de FO-Justice réclament depuis des mois "un désengorgement drastique de la maison d'arrêt et un transfert massif des détenus vers des établissements qui peuvent les accueillir dans de meilleures conditions", affirmant que "le centre pénitentiaire du Pontet ne peut plus garantir la sécurité des détenus qui lui sont confiés".
Les surveillants ne peuvent pas intervenir directement en cas de rixe
Souvent confronté à la critique et à l'incompréhension, Jessy Zagari explique pourquoi les surveillants ne peuvent pas intervenir rapidement pour séparer des détenus qui se battent : "nous avons l'interdiction d'évoluer au milieu des détenus pour des raisons de sécurité. Les surveillants de promenade sont dans des guérites surélevées et donnent l'alerte. Nos interventions ne peuvent être immédiates, car il faut respecter les procédures qui garantissent la sécurité des détenus des bâtiments, des agents afin d'éviter les mutineries".
Pour lutter contre la surpopulation carcérale, le syndicat FO-Justice propose la création de nouveaux établissements pénitentiaires et le développement des peines alternatives comme le port du bracelet électronique ou le Travail d'intérêt général.
