Avec 102.000 billets vendus malgré les restrictions sanitaires, l'édition 2021 du festival d'Avignon atteint un chiffre de fréquentation quasi similaire à 2019. Une édition "héroïque" et "plus forte" que les précédentes selon Olivier Py, qui souligne l'éternel besoin de théâtre du public.
Comme une sensation de victoire. Après une édition 2020 annulée pour cause de crise sanitaire, le festival de théâtre d'Avignon clôt ce soir sa 75è édition. Une édition jugée "héroïque" pour son directeur, le dramaturge et metteur en scène Olivier Py. L'artiste de 56 ans a remercié dans un communiqué "l'engagement exceptionnel" dont ont fait preuve les équipes ainsi que "la patience et la bienveillance du public" dans ce contexte sanitaire difficile.
Car malgré le port du masque requis dans les salles et l'obligation du pass sanitaire depuis mercredi dernier (les lieux recevant plus de 1.000 personnes étaient déjà soumis à cette restriction), le festival atteint un taux de fréquentation de 80% avec 102.000 billets vendus, un chiffre similaire à celui de 2019.
Seuls deux spectacles ont été annulés
Py se réjouit également que la quasi totalité des pièces aient pu se tenir. Seuls deux spectacles de danse ont dû être annulés pour cause de contamination, celui du chorégraphe grec Dimitris Papaioannou, et celui de la chorégraphe sud-africaine Dada Masilo. Des pièces qui seront vraisemblablement reprogrammées l'année prochaine.
Cette fréquentation élevée en dépit de la crise sanitaire prouve selon le directeur de l'événement que "les humains auront toujours envie de sens, de beauté et d'intelligence". Le metteur en scène s'inquiète cependant pour le milieu, qui selon lui "mettra plusieurs années à se remettre de la crise" avec cette "foultitude de destins brisés".
Cette édition 2021 aura également été l'occasion de découvrir une cour d'honneur du Palais des Papes complètement repensée avec ses 1947 places, un chiffre clin d'oeil à la date de création du festival par Jean Vilar.
Le "off" continue jusqu'au 31 juillet
Olivier Py pense évidemment déjà à la prochaine édition du festival, elle sera sa dernière en tant que directeur. "Elle ne sera pas récapitulative", explique-t-il, "j'aimerais partir en ouvrant toutes les portes".
Il laissera ensuite la place au dramaturge portugais Tiago Rodrigues, celui-ci présentait cette année La Cerisaie avec Isabelle Huppert en ouverture de cette 75è édition. À sa place ce soir dans la cour d'honneur des Papes, l'espagnol Marcos Morau clôturera à 22 h le festival avec Sonoma.
Mais tous les rideaux ne seront pas fermés demain à Avignon car le Off continue lui jusqu'à samedi prochain. À sa tête, Sébastien Bénédetto se réjouit d'une année "pas si mal" malgré le coup fâcheux donné par le pass sanitaire.
Avec 1.100 spectacles au programme cette année, 500 de moins qu'en temps normal, ce festival parallèle expérimente cette fois un certain confort de temps et d'espace. Et cela pourrait se péréniser à l'avenir : "on réfléchit à rester plus raisonnable dans notre nombre de spectacles", explique celui qui est aussi directeur du théâtre des Carmes à Avignon.
Des réflexions d'avenir donc, pour un renouveau, une renaissance. "Le futur nous appartient...", assure Olivier Py, "battons-nous !"