Clément, 31 ans, a changé de vie l'année dernière pour devenir propriétaire de la première manade de Vaucluse. Il est le gardien d'une cinquantaine de taureaux, un rêve d'enfant.
"Depuis que je sais parler, je ne parle que de taureaux". Le ton est donné. Clément, 31 ans, est ce qu'on appelle un passionné. Une équipe de journalistes de France 3 Provence-Alpes l'a rencontré sur son terrain agricole à Roussillon. Il est le premier éleveur de taureaux du département de Vaucluse.
Avoir une manade était un rêve qui me trottait dans la tête depuis tout petit et pendant la période du Covid, j'ai sauté le pas.
Clément, éleveur de taureauxFrance 3 Provence-Alpes
Clément a grandi à Roussillon, puis il n'est pas parti bien loin pour ses études : à Saint-Rémy-de-Provence. "Mes racines sont roussillonnaises, je ne partirai jamais, même si la Camargue me plaît énormément."
Alors après des études et une courte carrière de paysagiste, Clément retourne à Roussillon, réaliser son rêve.
"Je suis passé pour un fada"
Un rêve difficile à réaliser quand personne ne l'a jamais fait avant. "Je suis la seule manade de Vaucluse alors ici, on me prend un peu pour un farfelu. Je suis passé pour un fada, un rêveur. Mais j'irai jusqu'au bout" assure le jeune trentenaire.
Première étape franchie. Depuis un an, Clément est considéré comme un jeune agriculteur en installation progressive. Prochaine étape : il aimerait pouvoir sortir ses taureaux en course camarguaise. "Mon plus grand rêve serait d'avoir le Biòu d'or : c'est le graal pour les manadiers de taureaux".
"Chez nous, le taureau est roi"
Les cinquante taureaux de ce jeune agriculteur sont élevés pour la course camarguaise et les traditions taurines. "Ils partent du pré, vont à l'arène, comme un jeu, on leur enlève des cocardes qu'ils ont sur les cornes et ils reviennent", détaille Clément. "Chez nous, le taureau est roi", répète-t-il à plusieurs reprises.
L'agriculteur compare la carrière de ses taureaux à celle des footballeurs : "les gens se déplacent spécifiquement pour tel ou tel taureau". Et de reprendre : "on nous confond souvent avec les élevages de taureaux espagnols alors que les nôtres ne vont jamais faire de corrida, ce sont des taureaux de race di biòu qui rentre aux champs après chaque course".
On ne fait jamais de mal à nos taureaux. D'ailleurs, si c'était le cas, ils ne nous chargeraient pas, ils fuiraient. Les taureaux aiment charger, alors s'ils le font, c'est qu'ils ne nous voient pas comme une menace, ils ne nous craignent pas.
Clément, éleveur de taureauxFrance 3 Provence-Alpes
Clément s'est installé sur les terres agricoles de ses grands-parents et a créé toutes les installations nécessaires pendant le covid.
Il entend perpétuer des traditions provençales auxquelles il est particulièrement attaché.
Avec Frédéric Roche, journaliste à France 3 Provence-Alpes.