"Être soigneur à Marineland est presque devenu honteux !" Trois questions à l'association Tilikum Spirit après la fermeture du parc marin

Depuis la fermeture du parc Marineland à Antibes le 5 janvier dernier, les questions affluent de toutes parts. Où seront déplacés tous les animaux, mais aussi que deviendra la vingtaine de soigneurs du parc ? Une association de défense des animaux, Tilikum Spirit, a pris contact avec certains d'entre eux.

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Dimanche 5 janvier 2024, le célèbre parc Marineland à Antibes (Alpes-Maritimes) faisait ses adieux à un public venu nombreux.

Après 55 années d'existence, le parc a finalement fermé définitivement ses portes, provoquant la stupéfaction des militants de One Voice.

Restés silencieux jusqu’à maintenant auprès des médias, certains soigneurs du parc ont échangé avec l’association Tilikum Spirit.

Trois questions à Christine Ringuet, Présidente de l’association Tilikum’s spirit

Dans quel état d’esprit se trouvent les soigneurs de Marineland ?


"Certains d’entre eux sont complètement figés parce qu’ils n’imaginaient pas que cela allait arriver. Ils ne pensaient pas qu’ils allaient se retrouver dans cette situation. Ils voient les animaux dont ils ont pris soin depuis si longtemps disparaitre de leur vie.
Après ce choc, certains se battent en cherchant une reconversion. Auparavant être soigneur à Marineland inspirait le respect, à présent, c’est presque honteux pour certains."

►Les soigneurs ont-ils besoin d’un porte-parole ?

"Ils ont très peur. C’est très compliqué pour eux de parler. C’est nous qui sommes allés vers eux depuis plusieurs années. On laisse des messages. On a essayé de les joindre, mais on sait que leur positionnement est compliqué parce qu’ils ont des clauses de confidentialité. On a commencé par parler à des personnes internes au parc qui n’étaient pas forcément des soigneurs. On ne veut pas se positionner en tant que porte-parole, mais nous souhaitons faire le lien entre l’extérieur du parc et l’intérieur."

►Que souhaitent les soigneurs pour les animaux ?


"Ceux avec qui nous avons échangé aimeraient que leur statut soit reconnu et leur parole écoutée. Comme nous, certains aimeraient que les animaux restent à Marineland mais que ce parc se transforme en sanctuaire capable de les protéger. Ils ne souhaitent pas que ces animaux soient séparés et dispatchés aux quatre coins du globe."

"La maltraitance va vraiment commencer maintenant avec des animaux qui vont subir des transferts. Être séparés peut s’avérer très anxiogène pour eux. Dans ce parc, certains animaux sont âgés et ont des problèmes de santé. L’une des otaries est aveugle, un requin a une scoliose. Deux dauphins viennent du milieu sauvage et risquent d’être difficile à replacer."

À LIRE AUSSI. Fermeture de Marineland : "c'est un gâchis monumental", dénonce Mike Riddell, l'ancien directeur du parc.

Quel avenir pour les animaux d’Antibes ? Cette question revient depuis la fermeture du parc au début de l’année et n’a toujours pas de réponse.  

(Avec Gael Camba)

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