Après le recours de deux avocats contre la subvention votée par la ville d'Avignon en 2019 suite à l'incendie de Notre-Dame de Paris, le rapporteur public propose l'annulation de cette aide. Il s'appuie notamment sur l'absence d'intérêt public local.
La subvention de 100.000 euros avait été votée à l'unanimité à Avignon, quelques jours après l'incendie de Notre-Dame de Paris la nuit du 15 avril 2019.
100.000 euros parmi les 833 millions récoltés par la Fondation de France. Les images effroyables de la cathéadrale en feu avaient suscité une vague d'émotion nationale et poussé pléthore de villes à apporter une aide.
"Nous sommes solidaires avec les Parisiens dans leur tristesse, avec tous les amoureux de la capitale française et avec la communauté catholique de France touchée au cœur", déclarait alors la maire d'Avignon, Cécile Helle.
Une générosité qui avait immédiatement suscité de vives réactions du côté des internautes, mais également de la part de deux avocats du barreau d'Avignon. Maîtres Alexandre Coque et Dominique Durand ont déposé un recours devant le tribunal administratif de Nîmes pour demander l'annulation de la délibération municipale en question.
Deux ans après le drame, le rapporteur public du tribunal administratif de Nîmes va dans leur sens et propose d'annuler cette aide, indique France Bleu Provence.
Il s'appuie notamment sur l'absence d'intérêt public local, la distance entre les deux villes (700 km) ou encore l'inexistence de liens culturels ou historiques entre la cathédrale Notre-Dame de Paris et la ville d'Avignon.
"Notre patrimoine passe en premier"
Dans leur recours, les deux avocats jugeaient cette subvention "excessive" étant donné qu'"énormément d'édifices religieux sur le territoire de la commune d'Avignon mériteraient d'obtenir des subventions".
"Notre patrimoine départemental passe en premier", "Il y a des choses à faire en priorité sur Avignon", abondaient des internautes à l'annonce de cette subvention.
La ville d'Avignon compte plus de 150 monuments historiques dont l'abbaye Saint-Ruf, les arcades romaines, la cathédrale Notre-Dame des Doms, la chapelle de l'Oratoire, le collège des Jésuites, les remparts. Sans oublier l'abbaye de Sénanque à Gordes, Notre-Dame de Beaulieu à Cucuron, le Château de Lourmarin.
La décision du tribunal administratif de Nîmes devrait tomber dans les prochaines semaines. S'il suit les conclusions du rapporteur public, la ville devra récupérer les 100.000 euros. Reste à savoir si la subvention versée a déjà été utilisée, auquel cas cela pourrait grandement compliquer les choses.