Spectat, une entreprise basée à Avignon dans le Vaucluse, a été sélectionnée pour fabriquer le plancher du breaking pour les JO. Sa particularité : ce plancher est fabriqué à partir de balles de tennis recyclées. La matière permettrait aux danseurs de bénéficier d'un meilleur confort et de prévenir les blessures.
C'est un tout nouveau sport qui fait son entrée aux JO de Paris 2024. Le breaking, une compétition en deux épreuves : une féminine, le 9 août, et une masculine le lendemain, le 10 août.16 B-Boys et 16 B-Girls s'affronteront lors de battles spectaculaires en 1 VS 1.
Powermoves, freezes, windmill... Pour réaliser toutes ces figures de break dance, faut-il encore avoir un sol adapté. "Spectat", entreprise avignonnaise spécialisée dans l'ingénierie du spectacle, a été spécialement sélectionnée pour fabriquer le plancher du breaking des Jeux.
Ce choix n'a pas été fait au hasard. Depuis plus de vingt ans, la société est la seule à proposer un plancher de danse conçu avec des balles de tennis. "C'est l'invention de mon papa", se confie Arthur Durand, gérant de la société. "On prend des balles de tennis qu'on coupe en deux et qu'on colle sous les panneaux de bois. Ça permet aux danseurs d'avoir un meilleur appui lors des sauts, et d'atterrir plus en douceur", explique Arthur Durand. Depuis deux ans, elle utilise des balles recyclées.
"Un confort incomparable" pour les danseurs
En vingt ans, la société a posé 50 000 m2 de plancher aux balles de tennis, et recycle depuis 2022 entre 40 et 80 000 balles de tennis chaque année. "Au départ, on a commencé par fournir des opéras, des écoles et d'autres scènes pour de la danse classique, du contemporain et du jazz, avant de finir au break. Le break sollicite le corps comme aucune autre danse", avance Arthur Durand. Que ce soit dans les mouvements à même le sol ou dans les acrobaties, le plancher proposé par Spectat "permet un confort incomparable pour les danseurs, et prévient des blessures", souligne Arthur Durand.
Anthony Beignard, ancien danseur professionnel de l'opéra d'Avignon, a bénéficié de ce plancher durant dix ans. Grâce à ce dispositif, Anthony affirme avoir gagné au moins dix ans de carrière. "Quand on danse sur un sol comme celui-là, on se sent plus aérien. Il amortit les sauts, les propulsions sont plus satisfaisantes, c'est moins brut. Le corps se fatigue beaucoup plus vite avec un plancher traditionnel", assure le danseur.
"Les danseurs qui prennent des arrêts maladie s'arrêtent pour cause de maux de dos, de tendinites, voire de fractures de fatigues. On a des retours de médecins et de kinés qui nous disent que notre plancher est formidable", se réjouit Arthur Durand.
Quatre athlètes danseront pour la France
Arthur Durand ne cache pas sa joie de participer aux Jeux Olympiques. "On a postulé, puis un jour on a reçu un coup de téléphone pour nous annoncer la nouvelle. On a sauté au plafond !", se souvient-il. Composée uniquement de cinq salariés, l'entreprise familiale espère que les JO seront un tremplin pour le futur. Depuis la place de la Concorde, où se dérouleront les épreuves de break, Arthur Durand est ému : "On sent la ferveur des Jeux, c'est grandiose, on est très fiers".
À quelques jours des épreuves de breaking, la piste de danse made in Avignon prend forme. Portera-t-elle chance aux athlètes français ? Quatre danseurs représenteront la France le 9 et 10 août. Pour les femmes, Carlota et Syssy, et pour les hommes, Dany Dann et Lagaet.