Festival d'Avignon : "il y aura une censure, c'est évident", une mobilisation inédite des artistes et syndicats contre le RN

La session de nuit dans la cour d'honneur du palais des Papes a pris une dimension inédite. Le monde de la culture s'est mobilisé "pour faire barrage à l'extrême droite". Plus de 2 000 personnes ont répondu à l'appel du festival et de la CGT spectacle.

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Toute la nuit, du mercredi 3 au jeudi 4 juillet, il y a eu des débats, des performances dans la cour d'honneur du palais des papes d'Avignon. En plein festival, une "nuit d'union, de mobilisation, une nuit populaire", avec des actrices comme Jeanne Balibar, Andréa Bescond, Corinne Masiero, l'acteur et rappeur Joey Starr, le metteur en scène Alexis Michalik, la militante écologiste Camille Etienne. Près de 2 000 personnes étaient réunies.

"Je suis persuadé que non seulement il y aura des coupes budgétaires, mais il y aura une censure, c'est évident", a lancé Alexis Michalik depuis la cour d'honneur du palais des papes, où des prises de parole se sont succédé tout au long de la nuit.

"J'ai peur pour mon pays, (...) parce que c'est une terre que j'espérais une terre d'asile, une terre d'accueil et une terre de liberté, une terre de culture, et que toutes ces valeurs-là vont être balayées au profit d'un gouvernement - s'ils arrivent au gouvernement - qui va nous faire retourner en arrière", a ajouté le dramaturge, auteur de pièces populaires à succès comme "Edmond".

"Une nuit de forces et d'espoir"

Tiago Rodrigues, le directeur du festival à l'origine de ce rendez-vous, a quant à lui espéré faire de celui-ci une "nuit de forces et d'espoir, et donc une nuit de barrage à l'extrême droite". Les artistes du Festival d’Avignon et de nombreux acteurs de la société civile ont répondu présent à cet appel lancé conjointement avec la Ville d’Avignon, Avignon Festival & Compagnies, la CGT-Spectacle, le Syndeac, le plus important syndicat du spectacle vivant public.

"Fidèle à ses valeurs fondatrices, convaincu qu’un autre projet de société progressiste, populaire, démocratique, républicaine, féministe, écologiste, antiraciste est désirable, le Festival d’Avignon, par l’appel à rejoindre la Nuit d’Avignon, souhaite incarner l’endroit vital du débat sociétal et politique", indique le festival.

Les participants ont entonné notamment le chant antifasciste italien "Siamo tutti antifascisti". 

"J'ai vécu ces deux dernières semaines de manière vertigineuse", Joey Starr s'est dit "très ému" sur BFMTV face à l'actualité, avant de faire part de sa "crainte" que le Rassemblement national prenne le pouvoir à l'issue des élections législatives.

L'extrême droite, elle menace la démocratie, elle cherche des boucs émissaires, elle divise.

Boris Charmatz, Chorégraphe

Selon lui, "c'est en premier lieu le populisme, et ce sont ceux qui touchent à l'art et la culture en premier". Pour le chorégraphe, il était essentiel, nécessaire de se mobiliser, car la culture était trop absente des débats.

"On fait taire les voix divergentes, on réduit la liberté d'expression, on contrôle les médias. Il n'y a pas eu assez de discours et de prise de paroles, sur la culture, pour ces élections législatives, et aussi pour les élections européennes. Cette absence de culture gomme, en fait, les différences fondamentales entre le programme du Rassemblement national et les autres programmes. Donc, il fallait qu'on fasse quelque chose à Avignon".

Samedi 29 juin, jour de l'ouverture du festival, les principaux syndicats du spectacle vivant se sont réunis à Avignon pour exprimer leur crainte de voir l'extrême droite devenir majoritaire à l'Assemblée nationale le 7 juillet. Malgré une belle programmation, la 78e édition a débuté dans un climat d'angoisse pour l'avenir de tout un secteur culturel.

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