La découverte de deux bébés congelés jeudi 1er décembre dans une maison de Bédoin, dans le Vaucluse, a plongé le village dans la sidération. Une femme de 41 ans est en garde à vue. Certains habitants l'avaient déjà croisée.
"On ne vit pas ça tous les jours", lâche le gérant du restaurant situé juste en dessous de la maison où ont été retrouvés les corps de deux bébés, jeudi 1er décembre, à Bédoin. "Cela fait cinq ans que je suis là, je croisais la mère tous les jours. Je ne pouvais pas me douter".
Ce village rural de 3.000 habitant au pied du Mont-Ventoux dans le Vaucluse se réveille sous le choc, ce vendredi 2 décembre.
Une mère de famille de 41 ans a été interpellée par la gendarmerie, elle est actuellement en garde à vue prolongée. Une enquête est en cours pour éclaircir les circonstances du drame.
"C'est désolant de voir des actes pareils, a confié un habitant de Bédoin à nos reporters sur place Frédérique Poret et Dalila Iberrakene. On s'imagine toujours que c'est ailleurs. On se dit que ce n'est pas possible que dans un village il arrive des choses pareilles. On se croit à l'abri de tout."
"Bédoin c'est un petit village paisible. Des faits-divers de ce genre, on ne voudrait pas en voir. Comment des gens dits civilisés peuvent arriver à accomplir de tels gestes ?" , poursuit le villageois.
Une femme "très discrète"
"Ca ne me choque pas que ce soit dans un petit village. Les problèmes il y en a partout, ce sont les mêmes pour tout le monde, a témoigné une commerçante du village. C'est juste peut-être plus choquant parce que c'est juste à côté."
"Quand on le voit à la télé, ce n'est pas aussi proche, les sentiments ne sont pas aussi forts. Là c'est quelqu'un qu'on connaît, qu'on a déjà vu passer. On ne la connaît pas plus que ça parce qu'elle est très discrète..."
L'interpellée ne serait pas native de Bédoin. Sa garde à vue a été prolongée ce vendredi 2 décembre pour meurtre sur mineur de 15 ans, nous précise le parquet sans se prononcer sur le lien de parenté entre les bébés et la femme de 41 ans.
La "sidération totale" du maire de Bédoin
"C'est une grosse émotion, a réagi le maire de la commune, Alain Constant. Pour l'instant, les gens sont dans le questionnement, dans l'incompréhension la plus totale. Pour moi c'était la sidération totale hier soir par rapport à cet événement."
"Je n'ai pas les mots pour expliquer le double infanticide. J'ai du mal à comprendre", a-t-il ajouté, soulignant la "quiétude" habituelle de ce village rural.